Proposition 54K3271

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Projet de loi modifiant diverses dispositions relatives à la réglementation concernant l'enfant sans vie.

General information

Submitted by
MR Swedish coalition
Submission date
Sept. 19, 2018
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Status
Adopted
Requirement
Simple
Subjects
surname descendant civil register civil status child

Voting

Voted to adopt
Groen CD&V Vooruit LE Open Vld N-VA MR PP
Voted to reject
PS | SP DéFI PVDA | PTB

Party dissidents

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Discussion

Dec. 13, 2018 | Plenary session (Chamber of representatives)

Full source


President Siegfried Bracke

Les rapporteurs, Mme Özlem Özen et M. Gilles Foret, renvoient au rapport écrit.


Goedele Uyttersprot N-VA

Mijnheer de voorzitter, mijnheer de minister, collega's, de initiatieven en wetsvoorstellen inzake levenloos geboren kinderen gaan al verscheidene legislaturen mee. In 2014 werd dit thema voor het eerst opgenomen in het regeerakkoord van de vorige regering. Deze nieuwe wetgeving omtrent de naam en de registratie van het levenloos geboren kind stemt ons hoopvol, zeker na tientallen jaren van vragen om humanisering ten aanzien van ouders die met een dergelijk verlies worden geconfronteerd.

Ook nu bleek het echter niet evident te zijn om tot een regeling te komen. Wij hielden al hoorzittingen bij het begin van de legislatuur, in 2014 en 2015, en afgelopen zomer bereikten wij eindelijk een compromis.

Het voorliggend ontwerp strekt ertoe de bestaande regelgeving inzake de verplichte registratie vanaf 180 dagen zwangerschap te behouden, maar biedt aan de ouders ook de mogelijkheid om het kind een familienaam te geven. En dat is nieuw. Bovendien wordt er ook een volledig nieuwe mogelijkheid gecreëerd, namelijk dat men vanaf 140 dagen zwangerschap het kind ook een voornaam kan geven. Dat is geen verplichting, maar wel een mogelijkheid.

Dat is een stap in de goede richting, maar net als in de commissie en via andere kanalen herhalen wij — wij hebben dat nooit onder stoelen of banken gestoken — dat het voor ons verder had mogen gaan. Het is een goede zaak dat de bestaande regeling wordt uitgebreid, daar was allang vraag naar, maar dat de koppeling wordt gemaakt tussen de aangifte en de levensvatbaarheid is volgens ons niet correct. De grens van 140 dagen voelt dan ook arbitrair aan. Voor onze fractie is het niet de levensvatbaarheid die ter zake telt, maar wel het verdriet waaronder de ouders gebukt gaan. Het verlies van een doodgeboren kind helpen verwerken en de ondersteuning tijdens het rouwproces is voor ons de hoofdbekommernis. Kortom, de duur van de zwangerschap vinden wij ondergeschikt aan het verdriet van de ouders.

Het verdriet van de ouders begint niet op 180 dagen en ook niet op 140 dagen. Ouders kijken immers al lang vóór de zwangerschap uit naar het nieuw leven dat hun gezin zal vervolmaken.

Op dat moment is er dan ook niets erger dan het onverwacht afbreken van de zwangerschap of bevallen van een levenloos kind. Getroffen worden door een dergelijk verdriet, is onwezenlijk. Het verdriet om dat verlies zal voorgoed een plaats krijgen binnen dat gezin, binnen die familie.

Voor ons staat, zoals ik al zei, het rouwproces centraal. De ene ouder heeft mogelijk behoefte aan rouw, terwijl dat voor een andere ouder minder het geval zal zijn. Ouders die daar nood aan hebben, moeten wij maximaal ondersteunen; dat is onze taak. Daarin blijft de vrije keuze wel essentieel. De vrije keuze, vanaf 140 dagen, is dan ook opgenomen in de voorliggende tekst. Een rouwproces is een individueel proces en wij moeten het dan ook overlaten aan de mensen om daarin zelf een keuze te maken.

Positief is dat er in een overgangsperiode wordt voorzien om tegemoet te komen aan alle ouders die ooit met een dergelijk verlies te maken hebben gekregen.

Wij zullen het wetsontwerp, zoals het nu voorligt, steunen. U hebt echter begrepen dat wij hopen dat de regelgeving in een latere fase nog uitgebreid kan worden. Wij hebben echter ons woord gegeven en mede gelet op het houden van een sereen debat, wensen wij vandaag alleszins geen roet in het eten te gooien.

Ik sluit graag af met een citaat van mevrouw Marleen Vertommen, die zich al jaar en dag inzet voor de vzw Met Lege Handen: "Een doodgeboren kind heeft geen leven, maar wel voor altijd een bestaan, dat gerespecteerd en geëerd kan worden door een officiële erkenning."


Laurette Onkelinx PS | SP

Monsieur le président, chers collègues, tant de femmes et tant d'hommes ont connu cette souffrance: une grossesse qui s'interrompt brutalement, un espoir qui s'envole. Quand l'enfant est désiré, le choc est rude, difficile à affronter. On se sent vide, on se sent désemparé. Que faire? Que faire devant cette cruauté du destin?

La réponse est simple: on fait ce qu'on peut. Chacun et chacune à sa manière, avec ses armes, avec des aides familiales, amicales, mais aussi avec le concours extraordinaire de la plupart des équipes médicales - médecins, infirmiers, psychologues, assistants sociaux. Ces professionnels tendent la main, soutiennent la mère, accompagnent le couple dans le processus de deuil.

Pour les uns, ce sera des photos, des empreintes de pied ou de main, des souvenirs qui seront proposés. Ce sera le cimetière des étoiles. Pour d'autres, les traces ne font qu'accentuer le sentiment d'échec. Les parents ont besoin avant tout d'un soutien psychologique pour se relancer autrement.

Mais qui sommes-nous, ici, pour codifier cette douleur? Ce projet de loi organise la reconnaissance officielle d'un fœtus non viable et l'inscription de celui-ci dans un registre d'état civil. Un fœtus de quelques semaines va devenir enfant par la magie d'une loi. Mais que recherche-t-on réellement? Aider une famille endeuillée ou faire de l'idéologie régressive?

Ce projet n'arrive pas à n'importe quel moment. Il est couplé avec les décisions qui ont été prises sur la repénalisation de l'avortement. Le Conseil des femmes parle d'une "funeste trilogie". Février 2017: reconnaissance prénatale de l'enfant à naître par un parent non marié dès le début de la grossesse; 15 octobre 2018: maintien inadmissible des peines de prison pour une IVG de plus de douze semaines. On se rappellera à ce propos des déclarations du ministre M. Geens au journal La Libre Belgique: "Je suis heurté humainement par l'avortement." Tout est dit. Aujourd'hui, troisième acte: la reconnaissance possible d'un statut pour un fœtus non viable dès le 140ᵉ jour qui suit la conception. On crée la confusion entre la conception d'un embryon et la naissance d'un enfant.

Reconnaître un statut à un embryon, même de façon limitée, entre en conflit avec l'idée même de l'avortement, sans parler de la question de la recherche médicale. Fem & Law nous invite, comme le Conseil des femmes, comme le CAL (Centre d'Action Laïque), comme tant d'autres professionnels du terrain, à éviter cette pente glissante sur laquelle s'est installé ce gouvernement. Elle nous invite à respecter le droit des femmes, notamment quand il s'agit de la vie anténatale.

Cerise sur le gâteau, non contents de codifier la douleur et de donner un statut à un fœtus non viable, vous prenez le risque de bousculer la paix des ménages. En effet, une déclaration d'enfant sans vie pourra être faite sans l'accord de la mère, celle qui souffre dans sa chair de ne pas pouvoir cette fois devenir mère. Un diktat du père ou du compagnon pourra s'imposer contre l'avis de la mère. Je dépose un amendement pour qu'à chaque fois au moins, il faille l'accord de la mère pour cette inscription. J'espère qu'à tout le moins, cet amendement, mesdames et messieurs, pourra faire son bout de chemin dans cet hémicycle, cet après-midi.

Mesdames et messieurs, le PS a proposé un autre chemin: celui de la santé publique et du soutien concret aux femmes, aux couples, aux professionnels. Actuellement, presque rien n'est mis en place pour permettre aux parents de bénéficier d'un tel accompagnement. Rien n'est prévu pour valoriser le travail des gynécologues-obstétriciens, des néonatologues, des sages-femmes, des psychologues, des assistants sociaux dans le cadre de cette prise en charge du deuil périnatal. Il s'agit d'un travail coûteux en temps et en personnel si l'accompagnement est effectué correctement.

Aujourd'hui, les consultations spécifiques menées dans ce cadre sont en effet assimilées aux consultations prénatales ou post-natales classiques lors d'une grossesse qui se déroule bien. La nomenclature fait ainsi l'impasse sur le temps et le personnel nécessaire pour répondre à ces situations spécifiques, pour tenter d'aider à digérer un tel drame, d'aider à redonner du sens à ces couples. Le personnel médical est ainsi contraint de dépasser le temps et les séances théoriquement prévues avec les familles pour se montrer tout simplement humain. À ce niveau-là, je le souligne, aucune avancée n'est proposée par le gouvernement. Nous avons déposé des propositions. Elles seront à nouveau examinées par la commission de la Santé publique de la Chambre. J'espère sincèrement que nous pourrons trouver des solutions d'aide et d'accompagnement à ces couples.

Mesdames et messieurs, vous allez voter un texte qui limite non seulement le droit des femmes de disposer de leur corps, mais qui va mettre aussi une pression folle sur les couples, même involontairement, même si ce n'est pas formellement obligatoire, en imposant une gestion de la douleur conforme à votre idéologie.

Dois-je l'inscrire à l'état civil? Quel parent suis-je? Quel parent aurai-je fait si je ne l'identifie pas civilement comme mon enfant? Quel prénom lui aurions-nous donné? Telles sont les questions que vont se poser les parents.

Je tiens à rappeler ici les propos de Mme Heenen-Wolff, psychanalyste à l'UCL et à l'ULB: "Le deuil d'un projet quand il est non vu, non formalisé est souvent plus facile, atténuant par cette non-matérialisation l'expérience de perte d'un enfant en route. L'obligation de gérer les suites de la fausse couche, comme l'invitation à choisir un prénom ne peuvent qu'accentuer le sentiment de défaite. Pourquoi obliger à nommer et inscrire un tel désastre? Que certaines personnes souhaitent en garder plus de traces que d'autres est une démarche légitime. Elle ne doit pas recouvrir toutes les autres manières de s'en sortir."

Tout est dit et je complèterai par le message tant de fois analysé en commission de Mme Anne-Cécile Noël, assistante sociale au CHU de Saint-Pierre. Elle dit: "Créer une norme engendre des effets psychologiques chez les parents. Comment ne pas faire émerger chez certains une grande culpabilité? Comment permettre aux équipes médicales de travailler en toute sécurité?". À ces questions essentielles, nulle réponse. Juste un entêtement.

Vous êtes tout simplement dans cette marche que je n'apprécie guère qui, de plus en plus, dans tant de pays d'Europe notamment, organise la régression du droit des femmes. Cela, le PS ne l'acceptera jamais!


Catherine Fonck LE

Monsieur le président, j'ai essayé d'être très respectueuse et je n'ai donc pas interrompu Mme Onkelinx, mais je ne peux pas laisser passer ce que je viens d'entendre.

Je rejoins Mme Onkelinx sur tout le travail qui a été réalisé au niveau des équipes hospitalières. J'ai déjà interrogé à plusieurs reprises la ministre De Block sur le fait que ces équipes ne soient pas soutenues financièrement.

Madame Onkelinx, en revanche, je ne vous rejoins absolument pas du tout sur le reste de vos propos. Quand vous venez expliquer ici, quand vous tentez d'expliquer, qu'une faculté prévue dans la loi serait une soi-disant obligation, vous transformez complètement le projet de loi!

Par ailleurs, vous nous expliquez que, in fine, il s'agit d'une remise en question complète de l'interruption volontaire de grossesse, alors que cela n'a rien à voir. Vous nous expliquez le droit de déclarer une fausse couche à la commune sans l'accord de la femme qui a perdu sa grossesse. Excusez-moi, je trouve que, dans votre chef, la manière dont vous transformez le texte est véritablement inacceptable.

Madame Onkelinx, les mots ont un sens. Quand vous transformez à ce point les mots, sans nuances, que vous les simplifiez de manière tronquée et erronée, ce n'est pas acceptable, particulièrement dans le chef de politiques responsables. Vous savez aussi bien que moi que la règle de l'inscription à la commune après 180 jours est déjà d'application aujourd'hui. Nous avons simplement transposé la même règle pour les enfants nés sans vie entre quatre mois et demi et six mois de grossesse.

Vous nous expliquez ici qu'il y aura déclaration des fausses couches. Permettez-moi de vous dire que la manière avec laquelle vous le dites est particulièrement irrespectueuse pour les parents concernés. C'est une véritable gifle et, pour moi, c'est même une véritable intolérance! Si c'est une faculté, et il est évidemment important que cela le soit, cela permet à chacun de vivre son deuil de parent comme il l'entend. Cela respecte tout autant les parents qui ne veulent pas faire cette déclaration, et ceci est particulièrement important.

Mais cela permet surtout à ceux qui désirent que l'État reconnaisse cette naissance, et se voir eux-mêmes reconnus, non pas comme rien, mais comme parents, d'obtenir cette avancée qui participera à aider le processus de deuil. Si je partage certaines parties de vos propos, je trouve vraiment inacceptable la manière avec laquelle vous avez mené votre intervention, et je trouve que d'autres parties de vos propos sont particulièrement inacceptables.


Laurette Onkelinx PS | SP

Monsieur le président, pour préparer cette séance, j'ai pris la peine de relire de nombreux témoignages de professionnels, d'hommes et de femmes qui, au quotidien, accompagnent ces femmes dans leur douleur et leur souffrance. Je ne balaie pas, comme vous le faites, d'un revers de la main, ce qu'ils et elles nous disent, à savoir qu'un projet comme celui-ci risque d'augmenter leur souffrance et la difficulté de faire leur deuil.

Il ne suffit pas, monsieur Clarinval, de remuer la tête d'un côté à l'autre pour avoir raison. Lisez ce qui est dit! Lisez ce qui est dit!

À mon avis, monsieur Clarinval, vous n'avez pas lu. Je peux dire en tout cas que nous avons pris le temps d'écouter énormément de professionnels qui, eux, sont à côté des hommes et des femmes qui vivent cette douleur. La plupart d'entre eux ont demandé de ne pas poursuivre dans cette voie.

Madame Fonck, vous allez me dire que vous aviez une autre proposition dont nous n'avions pas voulu. Mais nous sommes allés vers vous et avons dit que puisque vous teniez absolument à avancer, en dépit de nos désaccords, nous étions disposés à faire des pas pour essayer, dans ce dossier si difficile, de trouver un consensus. Et nous avons demandé à ce que le fœtus non viable ne soit pas inscrit dans un acte d'état civil, en vertu de quoi il serait reconnu comme une personne. Nous avons proposé de l'inscrire dans un fichier ad hoc.


Catherine Fonck LE

(…)


Laurette Onkelinx PS | SP

Madame Fonck, calmez-vous! C'est peut-être parce que je connais aussi cette souffrance que d'autres parents ont connue. Cela vous suffit-il? Je peux peut-être en parler mieux que d'autres. Un peu de décence, d'accord?

Codifier cette douleur et ainsi l'augmenter, comme le disent les professionnels, c'est plus qu'une mauvaise idée, c'est une faute. Vouloir inscrire officiellement, dans un acte d'état civil, un fœtus non viable, vient heurter certains droits pour lesquels des femmes et des hommes se sont battus pendant des années, notamment le droit à l'avortement. Ce texte permettrait aussi cette inscription contre la volonté de la femme, sous prétexte que son compagnon ou mari le veut.

Un diktat d'un compagnon ou d'un mari contre la volonté des femmes! Vous trouvez cela normal, vous! Et donc oui, je me bats contre cela, madame Fonck. En effet, j'assume complètement la défense de ce dossier, comme je l'ai développé, en demandant avant tout qu'il soit considéré comme un dossier de santé publique et non pas comme une codification, comme vous l'avez fait, avec des arrières-pensées.


Catherine Fonck LE

Codification! Rien que ce terme, dans votre chef, veut dire beaucoup de choses. Je constate, madame Onkelinx, que vous avez bloqué ce dossier au gouvernement durant dix années.

Il prévoyait ce que vous proposez aujourd'hui, à savoir un registre spécifique à la commune. Même cela, vous l'avez bloqué. Cela veut tout dire. Cela signifie que, de toute façon et peu importe le contenu, vous avez décidé, pour des raisons idéologiques, de ne pas permettre à certains parents qui le souhaitent et qui en ont besoin pour leur parcours de deuil, de faire cette déclaration. Peu importe le contenu du texte! Et cela fait dix ans que cela dure.

Par ailleurs, je m'étonne de votre raisonnement concernant l'inscription à la commune. Car jamais vous ne vous êtes inquiétée qu'après six mois de grossesse, il existait déjà cette inscription à la commune, via le même dispositif que celui prévu ici entre quatre mois et demi et six mois.

Ce 'deux poids deux mesures, cette manière avec laquelle, aujourd'hui, vous pointez cela du doigt est étonnante. Depuis dix ans, si vous aviez été moins bloquée sur ce dossier pour des raisons idéologiques, on aurait pu progresser bien plus vite. Sur le plan de l'inscription, à titre personnel, je trouvais que c'était à la femme de décider. J'étais d'ailleurs beaucoup plus féministe que vous car, avec vous, c'était d'office le couple. Dès lors, vous comprendrez que lorsque c'est le couple, la femme peut aussi, à l'intérieur du couple, être sous le diktat du compagnon ou de la compagne.

Personnellement, j'avais proposé la femme. J'entends que vous êtes moins féministe et j'en prends acte. Arrêtez de faire croire qu'une faculté est une obligation! Vous êtes juriste et vous le savez parfaitement bien. Mais pour ce qui est essentiel, à savoir les parents concernés qui le souhaitent, ce texte sera un élément supplémentaire dans leur processus de deuil.

Ce texte permet, par des dispositions transitoires, de reconnaître un enfant né sans vie, même si cela date de plusieurs années. Nombreux sont ceux qui le souhaitent et qui feront cette démarche.

J'en termine en vous demandant un peu d'honnêteté intellectuelle. En effet, les avis qui ressortent de toutes les auditions réalisées parmi les experts de terrain et les professionnels de la santé, que je connais un peu, ne sont pas ceux que vous avez mis en avant comme étant soi-disant majoritaires.


Sonja Becq CD&V

Mijnheer de voorzitter, ik sta altijd verwonderd te kijken hoe het discours gevoerd wordt wanneer het gaat over levenloos geboren kinderen.

Wij hebben vele ouders gezien die een kind verwachtten, daar allerlei gedachten rond weefden, en die dan geconfronteerd werden met het verlies van dat kind, dat voor hen geen foetus was maar hun baby. Zij spreken daar dan in die terminologie over.

Ik moet zeggen dat ik ongelooflijk verwonderd was, mevrouw Onkelinx, toen ik ten tijde van de hoorzitting door de RTBF geconfronteerd werd met een vraag waarbij ik nog niet had stilgestaan: wat zijn de consequenties voor abortus?

Dat is iets waar wij nooit op gefocust hebben toen wij het hadden over levenloos geboren kinderen. Ik wil dat even herhalen. Voor ons gaat het om twee totaal verschillende situaties. Ik heb moeten vaststellen dat dit voor een deel over de taalgrens anders is. Wij hebben dat in Vlaanderen nooit zo ervaren. Als ik er daar over spreek, kijken mensen mij heel verwonderd aan en zeggen ze me dat geconfronteerd worden met een levenloos geboren kind toch iets helemaal anders is dan geconfronteerd worden met de vraag of men al dan niet een abortus wenst.

Kijk naar Nederland, mevrouw Onkelinx. Daar zijn ook abortussen, maar daar kan men levenloos geboren kinderen registreren vanaf het moment dat men dat wenst. Daar is geen discussie over. Daar is geen aanval ten aanzien van de vraag of men voor of tegen abortus is.

Voor ons gaat het om twee totaal verschillende werelden die men niet met elkaar moet vermengen. Ik sta er elke keer van te kijken dat u het toch weer telkens wil vermelden. Eigenlijk betreur ik het enorm, omdat dat het debat uiteindelijk heel anders oriënteert dan het bedoeld is; het is namelijk de bedoeling ervoor te zorgen dat ouders die met dit verdriet geconfronteerd worden een andere mogelijkheid hebben, zijnde de registratie, om de herinnering aan hun kind te kunnen behouden en het gevoel te hebben dat zij ook in hun verdriet erkend worden.


Carina Van Cauter Open Vld

Mijnheer de voorzitter, collega's, mijnheer de minister, de regeling die vandaag ter stemming voorligt, is een regeling die er is gekomen na overleg met heel wat ervaringsdeskundigen, zowel uit de medische wereld als uit belangenverenigingen. Ook ouders zijn komen getuigen. Collega's, wij hebben de tijd genomen om goed naar eenieder van hen te luisteren.

Niet alleen mijn fractie heeft een voorstel ingediend. Wij hadden dat voorstel al sedert 2004. Het beoogt de bestaande regeling, die wij in ons burgerlijk recht sinds 1999 kennen, uit te breiden.

Het moet worden gezegd dat de hoorzittingen hebben gewezen op een aantal elementen en aandachtspunten waarbij men op het eerste gezicht niet onmiddellijk stilstaat.

Wij weten allemaal dat zwangerschap, een kinderwens en de geboorte van een kind meestal de fijnste momenten in iemands leven zijn. Wij weten dat het af en toe fout kan lopen en dat mensen die dat meemaken, zoals mevrouw Onkelinx terecht heeft benadrukt, door familie, vrienden, de partner, de medische en de zorgsector worden omringd. Zij doen alles wat zij kunnen om die mensen bij te staan en hen met het verlies te leren omgaan.

Wij hebben ook gehoord dat een aantal van hen het verlies letterlijk een geschreven plaats willen geven. Dat kan geen verplichting zijn wanneer het kind niet levensvatbaar is. Naar ons oordeel moet het echter een mogelijkheid zijn voor een niet-levensvatbaar kind vanaf een aantal weken, waarbij wij van een kind in wording zouden kunnen spreken.

Wij hebben het echter goed begrepen en we hebben goed geluisterd naar zij die bezorgd waren over de onbedoelde gevolgen.

Daarom wordt in de tekst heel expliciet geschreven dat een kind dat niet-levensvatbaar en niet-levend wordt geboren, geen rechtspersoon­lijkheid kan hebben. Die bepaling wordt expliciet in de wet ingeschreven, teneinde te vermijden dat er onbedoelde gevolgen zijn – wij denken ter zake aan de abortusregeling – en om een evolutie van de wetgeving onmogelijk te maken. Dat staat letterlijk in de tekst.

Wij hebben wel aandacht gehad voor en rekening willen houden met de ouders die het verlies vanaf een zwangerschap van 140 dagen of 20 weken een plaats willen geven door het kind te laten registreren, zonder verdere rechtsgevolgen dan deze die in de wet zijn vermeld. Voor een levensvatbaar kind vanaf 180 dagen dat doodgeboren wordt, verandert er niets.

Om dat duidelijk onderscheid tussen beide situaties, namelijk of een doodgeboren kind al dan niet levensvatbaar was, nog eens te onderstrepen, zal in het ene geval alleen de voornaam en in het andere geval voornaam en familienaam kunnen worden geregistreerd. Het gaat met andere woorden in onderhavige regeling, die de bestaande uitbreidt, over een mogelijkheid voor de ouders om het verlies van een niet-levensvatbaar niet-levend geboren kind te laten registreren, niet meer of niet minder. Die vraag leeft bij heel wat ouders. De registratie is geen verplichting en heeft zeker niet tot gevolg dat ze rechtspersoonlijkheid zou toekennen aan het kindje in wording dat niet levensvatbaar is en niet levend wordt geboren.

Ik denk dat wij aandacht hebben gehad voor de onbedoelde gevolgen, maar dat we daarnaast ook rekening willen houden met de wens van ouders om dat verdriet een plaats te geven. Dat is de reden waarom mijn fractie de regeling zal goedkeuren.


Karin Jiroflée Vooruit

Mijnheer de voorzitter, wij zullen het wetsontwerp steunen. Wij hadden trouwens zelf een voorstel in dezelfde zin ingediend. Overigens hebben ook wij nooit de koppeling gemaakt of willen maken met abortus. Voor ons gaat het om twee totaal verschillende situaties.

Ik wil even de nadruk leggen op drie punten in het wetsontwerp, die voor ons bijzonder belangrijk zijn.

Ten eerste juichen wij toe dat het wetsontwerp de ouders de keuze laat om het kind al dan niet in te schrijven. Iedereen heeft inderdaad nu eenmaal zijn manier van rouwen en mensen moeten totaal vrij zijn op welke manier zij rouwen.

Ten tweede vinden wij de duidelijke bepaling in het wetsontwerp dat een levenloos geborene op die manier geen rechtspersoonlijkheid krijgt, zeer belangrijk.

Ten derde steunen wij het amendement van collega Onkelinx, zodat wij nog beter kunnen garanderen dat er geen druk wordt uitgeoefend op de vrouw.

Kortom, wij vinden het ontwerp, zoals dat op de verschillende commissiebijeenkomsten werd aangepast, goed, want het komt tegemoet aan het wetsvoorstel dat wij zelf hadden ingediend. Wij zullen het dan ook steunen.


Sonja Becq CD&V

Collega's, het is een bizar moment, maar wij vinden het toch belangrijk dat onderhavig ontwerp vandaag aan de orde is. De wens leeft al lange tijd bij een groot aantal ouders die geconfronteerd worden met het verlies van een levenloos geboren kind, om ook vanwege de overheid meer erkenning te krijgen voor het bestaan van dat kind.

Vandaag is er al de verplichting tot registratie bij de burgerlijke stand bij een zwangerschap van meer dan 180 dagen. Sinds 1999 kan ook een voornaam gegeven worden aan dat kind. Het is een vraag van vele ouders, ter ondersteuning van hun rouwproces, om het bestaan van hun kind te erkennen. Wij hebben met onze fractie heel veel contacten gehad met ouders van levenloos geboren kinderen. Ook lang voor deze legislatuur hadden wij al verschillende voorstellen om het recht om een kind te registreren, uit te breiden tot gevallen van een zwangerschap van minder dan 180 dagen. Die voorstellen liepen parallel met de wetenschappelijke inzichten. Ook de Wereldgezondheidsorganisatie verlaagde de grens van de levensvatbaarheid van kinderen naar 140 dagen.

Beste collega's, bovendien stellen wij vast dat zowel in de Vlaamse en de Waalse decreten als in de Brusselse ordonnanties ingeschreven werd dat levenloos geboren kindjes begraven of gecremeerd kunnen worden, ook in geval van een zwangerschap korter dan 180 dagen. In Vlaanderen is er voor een begraving geen ondergrens vastgelegd, terwijl die in Wallonië en Brussel 15 weken bedraagt. Om die reden stelden wij oorspronkelijk met ons amendement voor om een registratie in overeenstemming met de regelgeving in de verschillende gewesten mogelijk te maken. Dat hadden wij graag op die manier in de definitieve tekst opgenomen. Wij zijn echter meegegaan in het compromis dat gevonden werd, waarbij wij toch wel aan meer ouders dan tegenwoordig de mogelijkheid bieden van een erkenning via de registratie van een levenloos geboren kind.

Ik hoor geregeld verwijzen naar le statut de l'embryon, maar het statuut van het embryo doet in het voorliggende wetsontwerp niet ter zake. Wel gaat het over de mogelijkheid voor ouders met een groot verdriet om hun levenloos geboren kind te registreren, indien die ouders dat belangrijk vinden, en niet te registreren als ze dat onbelangrijk vinden. Volgens mij creëert dat geen schuldgevoel ten opzichte van ouders die geen registratie wensen of die een registratie niet belangrijk vinden. Wij bieden gewoon een extra mogelijkheid aan de ouders die dat wel wensen. Ik vind het gewoon een erkenning en respect voor mensen die met een dergelijk verdriet geconfronteerd worden. Trouwens, in Nederland bestaat er reeds een dergelijke regelgeving en daar werd geen misbaar gemaakt over de vraag of dat al niet interfereert met de abortusregelgeving, wat wij langs Vlaamse zijde evenmin doen.

Daarstraks hebben wij nog even gediscussieerd over het al dan niet erkennen van de wens van de man of de vrouw. In de commissie hebben wij dat ook al besproken. Hoe moet de registratie verlopen? Welnu, wij hebben gewoon de regelgeving die al gold voor levenloos geboren kinderen bij een zwangerschap langer dan 180 dagen, overgenomen voor levenloos geboren kinderen bij een zwangerschap van minder dan 180 dagen. Wanneer partners gehuwd zijn of wanneer ouders een prenatale erkenning overeengekomen zijn, dan is ook de registratie mogelijk. Ik herinner me nog de opmerking van collega Van Hecke dat de vader in het gezin het kind evenveel verwacht als de moeder. Dat is volgens mij inderdaad ook belangrijk. Als er geen erkenning is of indien de partners ongehuwd zijn, dan kan de moeder inderdaad een veto uitspreken. In geval van een huwelijk of in geval van een prenatale erkenning, waarvoor overigens ook de toestemming van de moeder nodig is, moeten onzes inziens beide partners individueel de mogelijkheid hebben om tot registratie over te gaan.

Wat ik nog even wil aanstippen omdat ik het belangrijk vind, is dat er net als bij de vorige wetswijziging in een overgangsperiode van een jaar is voorzien. Bij een zwangerschap van meer dan 180 dagen zullen de ouders gedurende een jaar de mogelijkheid krijgen om een familienaam aan hun kind te geven. Bij een zwangerschap tussen 140 en 180 dagen zullen de ouders de mogelijkheid krijgen om een voornaam te geven aan het kind.

Wij vragen deze wetswijziging omwille van een registratie. En u hebt volkomen gelijk, mevrouw Onkelinx, als u zegt dat er meer nodig is voor de ouders dan alleen de mogelijkheid tot registratie. Net als u heb ik naar de hoorzittingen geluisterd. En ik heb veel bewondering voor de manier waarop het medisch personeel – artsen, verpleegkundigen en ook multidisciplinaire teams – met dergelijke situaties omgaat in de ziekenhuizen. Zij begeleiden de ouders opdat hun verdriet, dat niet zal verdwijnen, wel draaglijk wordt. En net als u heb ik aan minister De Block gevraagd om daarvoor in de nodige ondersteuning te voorzien. Er moet begeleiding komen, net als voor de ouders van jonge kindjes die overlijden. Dezelfde ondersteuning in hun verdriet moet worden aangeboden voor de ouders die geconfronteerd worden met het verdriet na een levenloos geboren kind.


Stefaan Van Hecke Groen

Mijnheer de voorzitter, collega's, wij hebben in de commissie ruim de tijd genomen om de teksten te bespreken. Het was een lang proces met zeer uitvoerige hoorzittingen, twee of drie jaar geleden al. Wij hebben er diverse actoren gehoord, mensen uit de medische wereld, ouders en verenigingen die al jaren ijveren voor een verbetering van het statuut van het doodgeboren kind.

Het is natuurlijk een moeilijk en delicaat onderwerp. Drie jaar geleden lagen er een groot aantal teksten voor die zowat alle richtingen uitgingen. In de diverse teksten verschilden de termijnen fel. Het risico bestond onder andere dat die termijn in de buurt van de abortustermijn zou komen. Na een heel lange discussie is de thans voorliggende tekst naar voren gekomen.

Een doodgeboren kind is een drama voor iedereen. Het is een drama voor de moeder maar ook voor de vader, voor de grootmoeder maar ook voor de grootvader, voor de broertjes en zusjes en de familieleden. Ik denk dat elke ouder het doodgeboren kind een plaats zal proberen te geven in zijn leven. Iedereen zal dat inderdaad doen op zijn of haar manier. Bij de ene zal het absoluut noodzakelijk zijn dat er heel veel hulp is van familie en vrienden, van de partner, om die moeilijke periode te verwerken. Voor andere ouders zal er meer nodig zijn.

De vraag die al zo lang leeft in de maatschappij, is de wens om het doodgeboren kind ook een naam te kunnen geven, om een erkenning te kunnen krijgen, niet alleen als het wordt geboren meer dan 180 dagen na de verwekking maar ook voor doodgeboren kinderen vroeger dan 180 dagen en na 140 dagen.

Deze tekst is een stap vooruit. Wij hebben in de commissie gezegd dat wij er ons grotendeels mee akkoord kunnen verklaren omdat hij een aantal belangrijke principes inhoudt.

Ten eerste, de uitbreiding naar de periode tussen 140 en 179 dagen is een facultatieve mogelijkheid. Het is geen verplichting. De wet legt het niet op. Ouders kunnen kiezen. Zij hebben de vrijheid om de registratie te doen. Ik denk dat het heel belangrijk is dat dit een vrije keuze is.

Ten tweede, het is ook heel duidelijk in de tekst dat het doodgeboren kind geen rechtspersoonlijkheid krijgt en dat er geen rechten verbonden zijn aan de erkenning, de registratie, het geven van een naam. Dat is ook essentieel.

Ten derde, er is de mogelijkheid om een familienaam te geven als het kind wordt geboren na 180 dagen en een voornaam wanneer het is geboren tussen 140 en 179 dagen na de verwekking. Het is voor veel ouders heel belangrijk dat bij een foto, of bij de afdruk van een hand of een voet, ook een naam kan staan.

De voorliggende tekst is vrij evenwichtig. Wij weten echter dat er nog discussiepunten zijn, dat er gevoeligheden bestaan over de vraag wie het initiatief kan nemen en wie de registratie kan vragen. Daarover hebben wij lang gediscussieerd — men heeft daarnet naar mij verwezen — en het debat verliep soms een beetje moeilijk, want er waren op dat moment bijna uitsluitend vrouwen aanwezig in de commissie voor de Justitie. Er was daar dus geen genderevenwicht.

En ik begrijp het belang dat aan die punten wordt gehecht. Bij de geboorte van een kind is meestal ook een vader aanwezig. Een vader die dat kind ook heeft gewenst. Wij moeten proberen de vader ook een plek te geven in dat proces.

Aan alle formules die men uittekent met betrekking tot de vraag wie wel of niet om een registratie kan vragen, zullen voor- en nadelen verbonden zijn, maar ik meen dat de thans voorliggende tekst best aanvaardbaar is. Andere formules, waarbij de aanvraag gezamenlijk gebeurt, kunnen ook aanvaardbaar zijn, maar er is altijd wel ergens een situatie mogelijk waar er een probleem is en wij kunnen niet alle problematische situaties oplossen.

Deze tekst roept enkele ethische vragen op. Om die reden zullen ook de leden van onze fractie in eer en geweten erover stemmen.


Catherine Fonck LE

Messieurs les ministres, chers collègues, je vais évidemment raccourcir mon intervention. J'ai déjà répondu tout à l'heure à notre collègue Mme Onkelinx.

Il est vrai que ça fait dix ans que le cdH souhaite l'adoption d'un tel projet de loi. Dix ans que nous avons écrit les textes presque repris tels quels dans le projet actuel. Dix ans que par deux voire trois fois, en toute dernière minute, le projet a été bloqué pour des raisons sans fondement, soi-disant celui de vouloir porter atteinte à la loi sur l'avortement, alors que c'est à dix mille lieues de nos intentions dès le départ. Tout le monde le sait et je suis ravie que les uns et les autres l'aient répété ici de manière très claire. Dix ans que simplement nous voulons entendre la douleur des parents qui n'ont pas eu la chance de voir naître et grandir l'enfant qu'ils ont porté. Ce sont des parents qui ont eu ce projet d'enfantement et qui entre 4 mois et demi (140 jours) et six mois (179 jours) depuis la conception de l'enfant, ont vécu le drame d'un enfant né – parce que pour eux cet enfant est né – sans vie.

Cette douleur est vécue de manière très diverse par les couples, les parents. Certains veulent passer immédiatement à autre chose, reprendre leur vie, leur travail, relancer parfois une nouvelle grossesse et surtout en parler le moins possible. C'est leur manière de vivre le deuil et elle est profondément respectable, et respectée par ce projet. D'autres, par contre, ont besoin de vivre leur deuil d'une autre manière, de laisser des marques, des souvenirs, des traces matérielles comme des empreintes de pied, des photos, une sépulture, un prénom et peut-être un nom dans un registre, dans leur carnet de mariage, pour donner une place à l'enfant dans leur vie et dans la fratrie. On l'oublie souvent mais pour la fratrie, c'est parfois tout aussi important que pour les parents.

Il paraît important de donner à cet enfant la place qu'il a occupée et cette place doit être connue et reconnue. C'est à tout le moins ma conviction. Bien entendu, je le répète encore une fois, à chacun la totale liberté de choisir ce qui lui convient le mieux. À chacun la possibilité de vivre le deuil comme il l'entend. Je respecte profondément ce choix, quel qu'il soit.

En tout cas, je n'ai jamais voulu – de même que mon groupe – autre chose qu'offrir une possibilité et non imposer une obligation.

Comme plusieurs l'ont rappelé, depuis de nombreuses années, certains hôpitaux ont mis en place un accompagnement difficile, mais magnifique – j'ose le terme – des parents privés de leur enfant, au moyen de procédures de respect du deuil ainsi que de recueils de leurs souvenirs dans les dossiers médicaux – lesquels sont parfois encore consultés bien des années plus tard. La réaction à fleur de peau peut en effet parfois être suivie d'un souhait parental de pouvoir retrouver des traces pour progresser dans le travail de deuil.

La tâche des équipes médico-psychosociales des hôpitaux est quasiment bénévole. Je vous l'avais indiqué, monsieur le ministre, même si cet aspect ne figure pas dans vos compétences. Nous l'avons aussi dit et redit à la ministre De Block. C'est pourquoi j'ose espérer, chers collègues de la majo- ou minorité gouvernementale, que nous pourrons ensemble – par exemple, via des amendements au budget – enfin obtenir une réelle reconnaissance – pas seulement symbolique, mais aussi et surtout financière - du travail accompli par ces équipes hospitalières.

Comme vous le savez, ce projet de loi contient plusieurs dispositions transitoires, qui permettent que ne soient pas discriminés des parents n'ayant pu obtenir la reconnaissance de leur enfant né sans vie. De nouveau, aucune obligation n'est imposée; le choix leur appartiendra et il sera éminemment respectable, quel qu'il soit. Pour nous, il était fondamental que le projet de loi comporte de telles dispositions transitoires au bénéfice des parents.

Monsieur le ministre, vous savez combien ce texte nous tient à cœur. Il a fallu dix ans pour qu'il aboutisse: c'est un fameux parcours. Preuve est donc apportée que la mobilisation du Parlement peut déboucher sur des résultats, même s'il faut parfois longtemps. Nous sommes évidemment ravis qu'il atteigne l'étape finale et qu'il entre en vigueur dans les meilleurs délais.


Sarah Schlitz Ecolo

Monsieur le président, bien que l'objectif de ce texte visant à soutenir le deuil des couples confrontés à l'interruption d'une grossesse soit fort louable, je ne pourrai personnellement pas le soutenir tel qu'il nous est présenté.

En effet, dans la mesure où il prévoit que le père marié ou ayant effectué une reconnaissance prénatale peut, sans l'accord de la mère, demander qu'un acte d'enfant sans vie soit dressé, il ne m'est pas possible de suivre la majorité.

Je me réjouis évidemment que de plus en plus de pères désirent s'impliquer dans la grossesse et dans la vie de leurs enfants. Nous avons d'ailleurs émis de nombreuses propositions dans ce sens. Je pense notamment à la proposition que nous avons déposée, il y a moins d'un mois, relative à la possibilité de rendre obligatoire le congé de paternité et de l'étendre à quinze jours. Mais cette proposition a été rejetée, comme d'autres d'ailleurs.

Personnellement, je ne peux accepter que cette représentation des faits soit imposée à la femme qui est la seule à avoir vécu physiquement l'interruption de grossesse.

D'ailleurs, je ne vois pas en quoi le vote de cette loi constituerait une victoire pour les couples ayant subi ce drame alors que, dans le même temps, cela ouvre la porte à des difficultés et à des atteintes aux droits d'autres femmes. En effet, on sait que les choses peuvent évoluer au sein d'un couple. Il est attesté que les violences conjugales augmentent ou apparaissent pendant la grossesse dans 40 % des cas. Elles sont d'ailleurs la cause d'une interruption volontaire de grossesse sur cinq.

Les droits des femmes doivent être au cœur de la réflexion quand il s'agit de vie anténatale et j'ai le sentiment que cela n'a pas été le cas ici.

Assister les personnes confrontées à une brutale interruption de grossesse relève de l'aide à la santé physique et psychologique. Tous les experts auditionnés en juin 2015 ont d'ailleurs plaidé en faveur d'un remboursement des consultations psychologiques par l'INAMI et du coût relatif à l'accompagnement par les services compétents lorsque survient ce type de drame. Ont également été évoqués la formation des équipes, le fait de délivrer une information claire sur les possibilités d'inhumation et la difficulté d'accueillir les conceptions personnelles, philosophiques et religieuses des familles, etc.

Mais je remarque que dans ce texte, rien n'est prévu pour ce qui concerne ces différents aspects. Il en va de même dans les différentes notes de politique générale qui ont été examinées durant ces derniers mois. En revanche, on a avancé sur la question d'inscrire dans l'état civil l'acte d'enfant sans vie. Cela me pose problème.

Quand on observe le contexte dans lequel on s'inscrit, on peut constater que le projet de ce gouvernement n'est pas de placer le droit des femmes au centre - raison pour laquelle je ne peux soutenir le texte que nous examinons aujourd'hui.

Le texte de février 2017 concernant la reconnaissance prénatale anticipait déjà ce que nous voyons aujourd'hui. Il n'y avait en effet pas de limite pour la date de conception, ce qui peut déjà être considéré comme une attaque. Ensuite, la saga autour de la non-dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse, alors qu'elle était souhaitée par l'ensemble de la société civile, est un véritable échec pour ce Parlement et pour le gouvernement.

Le fait de mettre des limitations systématiques au droit des femmes de disposer de leur corps, sans interférence de leur conjoint ou des autorités, me pousse à aller contre.

Pour conclure, je rappelle qu'il y a trois semaines, une marche pour le droit des femmes a rassemblé 5 000 personnes dans les rues de Bruxelles pour réclamer de lutter contre les féminicides et les violences envers les femmes, pour réclamer une vraie dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse. J'observe que cela ne fait absolument pas partie des projets du gouvernement. J'invite les parlementaires qui souhaitent avancer sur la question du droit des femmes à se pencher sur les vraies revendications des différents mouvements féministes et les revendications des femmes de notre pays.


Véronique Caprasse DéFI

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, j'ai suivi avec grande attention les débats relatifs à ce projet de loi qui vise à faciliter le deuil des parents confrontés à une fausse couche. Qui d'entre nous ne connaît pas une personne confrontée à pareille épreuve?

Le projet de loi poursuit une intention louable qui s'ajoute aux mesures déjà mises en place pour assurer un soutien moral aux parents ayant perdu leur enfant prématurément. Les villes et communes ne peuvent en effet prévoir dans les cimetières communaux un lieu pour l'inhumation ou la crémation d'enfants nés sans vie avec une plaquette nominative. En Région flamande, cette possibilité existe dès la conception, et en Régions bruxelloise et wallonne, dès quinze semaines de grossesse. Dans la pratique, on observe que ces parcelles d'étoiles de fœtus sont souvent délaissées après quelques mois, toujours est-il que ce besoin de soutien moral existe et qu'il doit être entendu.

Mon groupe n'était aucunement fermé à une législation visant à mieux accompagner les parents endeuillés. Mais nous ne sommes pas dupes non plus. Il nous a suffi de lire les propositions de loi qui ont suivi l'accord de gouvernement et qui fixaient des seuils de viabilité à la reconnaissance juridique des fœtus pour comprendre le lien de ce dossier avec la législation relative à l'avortement et, de manière plus générale, le statut que cette majorité entend confier au fœtus.

Les choses sont devenues encore plus évidentes lorsque les parties à l'origine de ces propositions n'ont eu de cesse de faire reporter le débat relatif à la dépénalisation de l'avortement en commission pour finalement voter une loi maintenant des sanctions pénales à l'encontre des femmes avortant au-delà du délai de 12 semaines: un deal politique indigne de la liberté parlementaire sur les questions éthiques et sur lequel nous devons à nouveau nous prononcer aujourd'hui.

À l'instar du débat relatif à la dépénalisation de l'avortement, justement, je regrette que l'avis des experts entendus en commission n'ait pas été pris en compte. Alors que les médecins et les praticiens qui prennent chaque jour en charge les parents confrontés à une fausse couche ont insisté sur l'inutilité, voire le caractère totalement contre-productif, d'une reconnaissance juridique de l'enfant sans vie, la majorité a fait son forcing se réfugiant derrière l'accord de gouvernement.

Vous me direz sans doute que le texte a évolué depuis son dépôt. Je note toutefois que la modification la plus substantielle, celle consistant à remplacer le congé de maternité par une incapacité de travail, a été réalisée à la demande du Conseil d'État quand bien même les experts l'avaient également réclamée, sans que vous n'ayez jugé utile d'y répondre.

Pour le reste, le projet de loi contient encore beaucoup trop d'écueils.

Par rapport à la confusion sémantique de ce projet et ses dangers, parler d'un enfant à partir de 140 jours de conception, 20 semaines, est non conforme à la pratique médicale. Les experts n'ont eu de cesse de nous rappeler que les équipes de néonatologie ne réaniment jamais avant 22 semaines d'aménorrhée, le seuil de viabilité ne commençant qu'à 24 semaines, c'est-à-dire 168 jours. Au CHU Saint-Pierre, comme à l'UZ Gent, aucun bébé n'est pris en charge avant 24 semaines.

Contrairement à ce que la majorité affirme, le projet de loi ne respecte pas l'accord de gouvernement qui entendait légiférer sur les enfants mort-nés - ce qui suppose une naissance - et non sur les enfants issus d'une fausse couche sans naissance en tenant compte des évolutions de la néonatologie.

Mais plus fondamentalement encore, cette confusion sémantique est dangereuse en ce qu'elle remet en cause les IMG pratiquées au-delà de 20 semaines, à savoir les interruptions médicales de grossesse pratiquées lorsque la poursuite de la grossesse met gravement en péril la santé de la femme ou lorsqu'il est certain que l'enfant à naître sera atteint d'une affection grave et incurable.

Par ailleurs, elle remet en cause les recherches pratiquées sur les tissus fœtaux, sur les cellules souches embryonnaires. Elle remet en cause la liberté des médecins de réanimer ou non un fœtus qui serait dorénavant considéré comme un enfant. Elle sème la confusion entre les concepts d'embryon, de fœtus et d'enfant, confusion dont se nourrissent les opposants du droit à l'IVG pour considérer l'avortement comme un infanticide.

En commission, l'exemple d'autres pays européens a été avancé par la ministre pour affirmer qu'il était possible de légiférer en la matière sans remettre pour autant en cause l'IVG et que ces législations pouvaient "coexister harmonieusement".

Il est toutefois piquant de constater que la majorité a pris soin de taire l'exemple de la France, où la déclaration existe dès 15 semaines depuis la conception, mais où elle est volontaire, et ce quel que soit le seuil de gestation; où elle se fait dans les registres de décès lorsqu'il existe des registres spéciaux à chaque catégorie d'acte, et où aucun nom de famille ne peut être conféré.

La majorité n'a également bien évidemment pas cité l'exemple de la Hongrie, qui est pourtant le plus éloquent. Alors que l'IVG y a été dépénalisée en 1956, la reconnaissance constitutionnelle de la vie dès la conception en 2012 a eu pour effet de rendre impossibles les avortements, du moins ceux pratiqués en toute légalité et sécurité. En 2016, certaines aides ont ainsi été retirées à des cliniques pratiquant l'avortement.

J'ai donc peur, et c'est une peur que partage le Conseil des femmes francophones de Belgique, que le pas emprunté par votre projet de loi soit celui de trop dans la remise en cause du droit à l'avortement. Ce droit déjà attaqué par votre loi autorisant la reconnaissance prénatale de l'enfant par un parent non marié dès le début de la grossesse, ou encore celle maintenant des sanctions pénales à l'encontre des femmes avortant en dehors du délai légal, ainsi qu'à leur médecin.

Quelles garanties pouvez-vous nous donner aujourd'hui pour que cette loi ne soit pas celle qui hypothèquera les débats relatifs à la prolongation du délai légal de l'IVG et au délai de réflexion?

En ce qui concerne l'inscription de l'acte d'enfant sans vie dans les registres de l'état civil, l'enregistrement d'un enfant issu d'une fausse couche remet en cause la raison d'être de l'état civil, à savoir établir de manière authentique la preuve de l'état d'une personne dans la société. L'état des personnes est d'ordre public. L'on trompe dès lors l'opinion publique en affirmant le caractère facultatif de l'acte d'enfant sans vie pour la tranche entre 140 et 179 jours. Qu'on le veuille ou non, l'acte d'enfant sans vie sera bien un acte d'état civil.

Les choses sont d'autant plus claires que le projet entrera en vigueur le 31 mars prochain, en même temps que la loi de modernisation des registres de l'état civil, de sorte que l'acte d'enfant sans vie sera enregistré dans la banque d'actes de l'état civil. Dès cette date, il n'existera plus de registre spécifique. Je regrette donc que vous ayez refusé d'entamer toute réflexion relative à l'instauration d'un registre ad hoc en dehors des registres de l'état civil, et ce concomitamment à la discussion relative à la loi de modernisation des registres de l'état civil.

Plus fondamentalement encore, l'obligation d'établir cet acte dès 180 jours de conception nous paraît incompréhensible. Dans l'exposé des motifs du projet de loi, il est expliqué que celui-ci vise à "répondre de manière adéquate aux besoins existants de parents d'un enfant sans vie, afin de donner à cet enfant une place dans leur vie et de les aider à faire leur deuil". Plus loin, l'exposé des motifs réfute déjà cet engagement en faisant une généralité bien malvenue selon laquelle l'inscription d'un enfant sans vie est perçue comme une étape importante dans le processus de deuil de la famille.

Les exposés des experts ont pourtant été clairs, à savoir que face aux profils et aux besoins extrêmement divers des parents, les obliger à déclarer un enfant perdu à 180 jours à la commune, les obliger à personnifier leur fœtus, à se projeter dans une vie familiale qu'ils n'auront jamais peut s'avérer extrêmement lourd et finalement totalement contre-productif en matière de deuil. Comment peut-on imaginer que les femmes qui ne souhaitent ni voir ni nommer ni inhumer leur fœtus ne se sentent pas violentées et bousculées par une loi qui leur dicterait comment vivre leur deuil? Comme pour l'IVG, votre gouvernement impose donc toute la conception morale de quelques-uns. Ici il s'agit de dire à tous ces couples qu'ils n'ont pas perdu leur petit haricot mais un enfant, une personne, avec toutes les conséquences psychologiques que cela implique!

Quant à l'attribution d'un nom de famille à partir de 180 jours, le ministre n'a eu de cesse de répéter en commission que l'attribution d'un nom de famille à l'enfant n'aurait pas d'effets juridiques, qu'il n'y aurait pas pour autant reconnaissance d'une personnalité juridique. Toujours est-il qu'il est dérogé à ce principe tant dans le libellé du projet ("sauf si la loi le permet") que dans la possibilité d'attribuer ce nom de famille. Il est faux de prétendre que l'enfant déclaré n'aura pas de personnalité juridique dès le moment où il aura les attributs fondamentaux de la personnalité juridique (nom, prénom) juridiquement reconnue par le biais de son nom de famille, sans compter que cette déclaration est faite auprès de l'officier de l'état civil.

Comme nous l'avons dit en commission, si le gouvernement s'engage à ne pas prévoir d'effets juridiques découlant de cet acte, qu'il enlève alors la phrase "sauf si la loi le permet" pour en rester au principe de l'absence de reconnaissance de la personnalité juridique et de ses effets.

Enfin, concernant le caractère facultatif de l'acte d'enfant sans vie à partir de 140 jours, comme nous l'avons dit, imposer un tel acte à 140 jours de conception est inacceptable!  À ce stade de la gestation, un fœtus n'est pas viable de sorte que le déclarer dans un acte administratif officiel n'a strictement aucun sens.

En reconnaissant un enfant mort-né à 140 jours de gestation, on falsifie la réalité en disant aux parents qu'ils ont perdu un enfant alors qu'il ne s'agit pas d'un enfant. Mais même en le laissant à la libre appréciation des parents dès 180 jours de gestation, cet acte demeure inacceptable.

Imaginez un couple confronté à une fasse couche. Imaginez qu'ils veulent oublier au plus vite cet épisode douloureux et passer à autre chose pour se reconstruire. C'est précisément à ce moment-là que le personnel soignant leur proposera d'enregistrer dans un acte de l'état civil leur bébé avec une identité et un prénom. De l'avis des experts, qu'il s'agisse d'Anne-Cécile Noël, assistante sociale au CHU Saint-Pierre, ou du Pr Yvon Englert, cette proposition risque d'entraîner une culpabilisation, voire une incitation dans le chef des parents.

Au-delà de cette culpabilisation, les parents se verraient confrontés une nouvelle fois, et uniquement parce que le législateur l'a décidé, à la vie familiale qu'ils avaient imaginée et qu'ils n'auront finalement pas. Comme l'a expliqué Julie Belhomme, chef de clinique adjoint du département de gynécologie obstétrique au CHU Saint-Pierre, le fait de donner la possibilité aux parents que l'état civil reconnaisse leur perte peut être une bonne chose pour certains mais pas pour tous. Le fait d'abaisser le seuil de 180 à 140 jours mettrait les praticiens dans une difficulté sérieuse par rapport à ce qu'il faudra dire aux personnes concernées. Comment annoncer à quelqu'un, d'une part, que l'enfant n'est pas viable et que la grossesse est interrompue pour raison médicale et, d'autre part, que l'enfant doit être déclaré à l'officier de l'état civil? La déclaration de naissance ne doit pouvoir se faire qu'à partir du seuil de viabilité.

Quant à la vision patriarcale de ce projet, le dernier écueil sur lequel je voudrais insister concerne l'article 4, paragraphe 2, celui-ci ne prévoyant l'autorisation de la mère pour l'établissement de l'acte d'enfant sans vie que lorsque le père ou la co-parente n'est pas marié(e) avec la mère et n'a pas reconnu l'enfant conçu. Pour tous les autres cas, c'est-à-dire ceux les plus fréquents, l'acte pourra être dressé même sans demande de la personne qui a vécu la grossesse et qui est, par conséquent, celle qui devrait avoir dans tous les cas son mot à dire quant au suivi de sa fausse couche, que celui-ci soit administratif ou psychologique.

Je m'étonne d'autant plus que les dispositions transitoires du projet de loi, à savoir celles applicables aux couples ayant vécu une fausse couche plusieurs mois, voire plusieurs années avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, prévoient que la demande doit être réalisée conjointement par les deux parents. Pourquoi ne pas avoir prévu une demande conjointe pour les couples aujourd'hui confrontés à une fausse couche et à défaut une demande de la femme?

Car contrairement à ce qu'avançait Ecolo-Groen en commission, accorder le pouvoir du dernier mot aux femmes ne constitue pas une violation de la Constitution. Passer outre l'avis de la femme constitue, au contraire, une atteinte aux droits des femmes, à leur intégrité et à notre Constitution. Ces différences de traitement me semblent donc difficilement tenables, tant du point de vue juridique que du point de vue moral. Comment outrepasser l'avis de la personne première concernée?

Si une femme est amenée à prendre une décision sans l'accord de son ou sa partenaire, ce n'est pas sans raison mais bien pour préserver son intégrité physique et psychique. Comment peut-on envisager de lui retirer cette liberté? Comme lors du débat sur l'IVG, c'est à nouveau l'autonomie de décision, l'autodétermination de la femme qui est battue en brèche.

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, assister les personnes confrontées à une brutale interruption de grossesse ne relève pas d'une modification du Code civil, mais de mesures concrètes d'accompagnement physique et psychologique, d'un accueil d'urgence et spécialisé sur tout le territoire, d'un remboursement par l'INAMI des consultations de suivi psychologique, d'un meilleur soutien à la société civile et au personnel soignant; ce que le projet de loi ne prévoit absolument pas.

Ce sont pourtant ces pistes, respectueuses du droit de chacun et moins attentatoires à nos droits acquis, qu'il convenait d'explorer en commission de la Santé et non en commission de la Justice. Le projet prévoit des procédures administratives qui vont rendre les démarches suivant la fausse couche encore plus pénibles et plus coûteuses. Comme l'a très bien résumé Anne-Cécile Noël, du service social du CHU Saint-Pierre, si fournir automatiquement un acte à ces familles paraît généreux et compréhensif, cela reviendra, dans bien des cas, à aggraver la situation.

Au lieu de débattre dans la sérénité d'une question aussi fondamentale et légitime qu'est le meilleur accompagnement accordé au couple confronté à une fausse couche, vous vous êtes enfermés dans un agenda faisant fi des demandes des experts et de la population. Je tiens à rappeler que la pétition "Non à un statut de personne pour le fœtus" a récolté plus de 18 500 signatures. Comme dans le cadre du débat relatif à la fausse dépénalisation de l'IVG, qui a fait l'objet d'un sinistre marchandage, vous privilégiez l'exécution de votre deal politique à la recherche de solutions tenant réellement compte de la pratique médicale et des profils très divers de femmes et de couples que vous prétendez vouloir aider.

Je vous appelle donc à privilégier des pistes qui s'inscrivent dans une politique de santé globale et conforme à la réalité du terrain, à celle des couples, qui doivent demeurer libres de vivre leur deuil comme bon leur semble; des pistes qui soient respectueuses des droits des femmes, de la pratique et de la recherche médicale.

À défaut, nous ne pourrons pas soutenir le présent projet de loi.


Raoul Hedebouw PVDA | PTB

Mijnheer de voorzitter, eerst en vooral mijn excuses voor de afwezigheid van de heer Van Hees. Hij is ziek en ik zal in zijn plaats het woord nemen.

Collega's, het voorliggend wetsontwerp wil de bestaande regeling voor de levenloos geboren kinderen uitbreiden. Nu is het al mogelijk levenloos geboren kinderen vanaf 180 dagen zwangerschap in te schrijven in het overlijdensregister.

De belangrijkste bepaling van dit wetsontwerp voert een akte van een levenloos geboren kind in en breidt de regeling uit naar foetussen vanaf 140 dagen, op verzoek van een van de ouders. Er kan een voornaam en een familienaam worden gegeven aan kinderen na 180 dagen.

Het vooropgestelde doel is het rouwproces van ouders te vergemakkelijken. Dat lijkt ons een zeer belangrijk en legitiem doel. De vraag is evenwel of dit wetsontwerp daarbij zal helpen en of dit vooropgestelde doel wel het eigenlijke doel is. Er wordt immers niet voorzien in een betere medische, fysieke of psychische begeleiding in dit wetsontwerp.

Ons eerste probleem is dat een van de ouders, en dus niet alleen maar de moeder, deze akte kan aanvragen.

Comme le dit le Conseil des femmes francophones de Belgique: "L'autonomie de la femme est clairement entravée par ce texte qui prévoit la possibilité pour le compagnon ou mari de déclarer la fausse couche à la commune sans l'accord de la femme qui a perdu la grossesse." Pour nous, c'est tout à fait inacceptable, raison pour laquelle nous soutiendrons l'amendement de la collègue Onkelinx lors des votes.

Ook het invoeren van een nieuwe ondergrens van 140 dagen is voor ons problematisch. Men kan zich afvragen of dit zelfs nodig is, als het wetsontwerp toch zo onschuldig is als de minister beweert. Tenzij het natuurlijk de bedoeling is dat deze regel wel gevolgen zal hebben, indien niet juridisch, dan wel ethisch, indien niet met deze wet, dan misschien wel in de toekomst.

De minister en de partijen van de meerderheid hebben die ondergrens gerechtvaardigd door te verwijzen naar de zogezegd reële levensvatbaarheid. In de praktijk, zo werd bevestigd in de hoorzittingen, ligt die nog altijd op 24 weken. In het Belgisch recht wordt de grens van de levensvatbaarheid vastgesteld op 180 dagen. Het verleggen van deze grens kan gevolgen hebben voor artsen die weigeren een foetus in leven te houden tussen 140 en 180 dagen. Bovendien worden ook vandaag nog zwangerschappen na 20 weken beëindigd om dringende medische redenen. Ook dit kan in gevaar komen. Beste collega's, er is natuurlijk een globale context waarin dit ontwerp moet worden bekeken. Het is dan ook onze vrees dat deze wet moet dienen voor wat het CAL zegt.

Je me permets de citer le Centre d'action laïque: "Graver dans le marbre la reconnaissance d'une forme de personnification du fœtus".

In verschillende Europese landen, zoals Hongarije, heeft deze erkenning al op een slinkse wijze geleid tot het inperken van het zelfbeschikkingsrecht van de vrouw en het recht op abortus. Fem&LAW stelt het als volgt voor.

Je cite: "La reconnaissance d'un statut, même limité, à l'embryon qui n'atteint pas le seuil de viabilité entrait en conflit avec l'idée même de l'avortement, qu'il soit choisi ou qu'il s'impose pour des raisons médicales. En poursuivant dans cette direction, il est à craindre que les débats sur la prolongation du délai légal d'IVG soient clairement hypothéqués par ce projet de loi soumis au vote ce jeudi au Parlement".

Beste collega's, wij geloven dus dat er betere mogelijkheden zijn om het reële lijden te verlichten van de mensen die een zwangerschap tegen hun wens in zien afgebroken worden. De PVDA zal dan ook tegen dit wetsontwerp stemmen.


President Siegfried Bracke

Ik geef de minister het woord.


Minister Koen Geens

Mijnheer de voorzitter, ik zal bijzonder kort zijn. Laat mij zeggen dat ik verheugd ben dat we eindelijk het moeilijke thema van de erkenning van het levenloos geboren kind zonder juridische gevolgen hebben kunnen afronden. Dat beantwoordt aan de wens van heel veel vrouwen en mannen in dit land. Ik dank de Parlementsleden van meerderheid en oppositie die dit ontwerp hebben gesteund en hoop dat het straks met een meerderheid kan worden goedgekeurd.