Proposition 54K1975

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Proposition de résolution relative à la protection des minorités religieuses et philosophiques en Afrique du Nord, au Proche-Orient et au Moyen-Orient.

General information

Authors
CD&V Peter Luykx, Vincent Van Peteghem
MR Jean-Jacques Flahaux, Richard Miller
N-VA Peter De Roover, Brecht Vermeulen
Open Vld Tim Vandenput
Submission date
July 13, 2016
Official page
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Status
Adopted
Requirement
Simple
Subjects
Middle East North Africa protection of minorities religious discrimination resolution of parliament rights of minorities religious fundamentalism

Voting

Voted to adopt
CD&V Vooruit LE PS | SP DéFI Open Vld N-VA LDD MR PP VB
Abstained from voting
Groen Ecolo PVDA | PTB

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Discussion

July 19, 2017 | Plenary session (Chamber of representatives)

Full source


Rapporteur An Capoen

Mijnheer de voorzitter, ik zou graag verwijzen naar het schriftelijk verslag.


Peter Luykx CD&V

Collega’s, ik ben blij dat we vandaag, na ongeveer één jaar van besprekingen in de commissie en achter de schermen opnieuw met een resolutie voor de dag kunnen komen waarin de regering gevraagd wordt om het op te nemen voor de religieuze minderheden in het Midden-Oosten en in Noord-Afrika.

Deze resolutie heeft een voorgeschiedenis. In 2014 heb ik als lid van de oppositie een gelijkaardig initiatief ontplooid. Dat werd toen goed onthaald door de meerderheid. Samen met de heer de Donnea, voormalig voorzitter van de commissie voor de Buitenlandse Betrekkingen, zijn we toen verdergegaan met een gezamenlijke resolutie over meerderheid en oppositie heen om op te komen voor de bescherming van voornoemde religieuze minderheden.

De voorbije jaren werd de situatie in die regio’s steeds hachelijker. De escalatie van het geweld bracht met zich mee dat religieuze minderheden en hun cultureel erfgoed van de kaart dreigden geveegd te worden. Daarom zijn we ook blij met dit nieuwe initiatief dat opnieuw de unanieme steun en goedkeuring van de commissie kreeg.

Deze resolutie is niet enkel een oproep, maar kent vandaag ook al zijn uitvoering in de praktijk. Deze regering geeft bij monde van de minister van Buitenlandse Zaken, de heer Reynders, en staatssecretaris Theo Francken, uitvoering van wat wij hen vragen als Parlement.

Ik vat nog even kort samen wat deze resolutie precies verzoekt. Wij vragen deze regering om van de bescherming van religieuze minderheden een speerpunt van het buitenlands beleid te maken en de uitroeiing, de moorden en de aanvallen op deze groepen volledig te veroordelen, zonder enig voorbehoud.

Het moet niet alleen een prioriteit zijn in het eigen buitenlands beleid, wij moeten ons daarvoor ook inschrijven op Europees niveau en dit probleem ook op Europees niveau aankaarten.

Wij moeten het diplomatiek korps in dit land actief vragen om op te treden, om in contact te treden met vertegenwoordigers van die regio.

Het gaat niet alleen over christelijke minderheden, maar over diverse religieuze minderheden. Dit gaat ook, en dat haalt deze federale resolutie ook aan, over minderheden overal ter wereld. Wij mogen niet vergeten dat het christendom een van de meest bedreigde religies is ter wereld, met 200 miljoen christenen die wereldwijd dagdagelijks het risico lopen te worden mishandeld, ontvoerd en vermoord.

Dit probleem doet zich niet alleen voor in het Midden-Oosten en Noord-Afrika, maar ook in Noord-Korea, Turkije, Pakistan en Nigeria. Het is een wereldwijd probleem, met geopolitieke gevolgen, maar ook met gevolgen voor de betrokken groeperingen ter plaatse.

Ik ben dan ook heel blij dat wij deze oproep doen vanuit de meerderheid, net zoals ik destijds als lid van de minderheid eenzelfde oproep deed. Facta non verba. Wij voeren uit wat we hebben gevraagd, hetzij vanuit de oppositie, hetzij vanuit de meerderheid.

Ik dank u allemaal voor uw steun aan deze resolutie.


Stéphane Crusnière PS | SP

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, mon groupe a soutenu en commission et soutiendra encore aujourd’hui en séance plénière, ce texte qui demande de condamner sans réserve et avec la plus grande fermeté le meurtre des chrétiens et d’autres minorités religieuses en Égypte, Syrie, Libye et Irak, ainsi que les campagnes de persécutions et de violences ciblées contre les communautés chrétiennes et toutes les minorités religieuses et philosophiques de l’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient.

Dans le contexte actuel et régional que l’on connaît, ce texte représente un acte important pour notre assemblée. Cependant, j’ai émis plusieurs remarques sur ce texte. J’avais déposé, en commission, plusieurs amendements qui se voulaient constructifs, qui ne minimisaient pas les objectifs de cette résolution mais en élargissaient la portée à la liberté d’expression, notion trop absente de ce texte.

Hélas, mes arguments ont été rejetés d’un revers de la main par la majorité alors qu’ils étaient souvent un copier-coller des positions prises par vos groupes sous la précédente législature, lors de l’adoption d’un texte commun que la N-VA a largement plagié ici.

Car du côté du groupe PS, j’ai défendu exactement la même position que lors de la précédente législature. Nous avons toujours estimé comme des priorités absolues de la diplomatie belge, la liberté d’expression et plus généralement le respect des libertés fondamentales - priorités inaliénables et non négociables, qu’il s’agisse d’aborder la situation en Belgique, en Europe ou de par le monde.

Ce texte indique à la page 4 des développements: "C’est pourquoi nous demandons dans la présente résolution au gouvernement fédéral de faire de la protection des minorités religieuses le fer de lance de sa politique étrangère." J'ai bien dit "le", donc l'unique fer de lance! En commission, j’ai entendu les justifications de M. Miller et je l’en remercie mais, hélas, on ne peut malheureusement amender les développements.

Pour nous, une des priorités de notre diplomatie se doit d’être la sacro-sainte liberté d’expression …


President Siegfried Bracke

M. Miller souhaite intervenir.


Richard Miller MR

Il ne s'agissait pas d'un amendement de ma part. Ma remarque ne demandait pas un amendement du texte. Il y une erreur de traduction dans le texte et, dès lors, une correction d'ordre technique à faire. C'est le sens de ma remarque. Il y a une erreur de traduction au regard du texte original de notre collègue Peter Luykx qui ne parlait pas de "le fer de lance". J'ai donc demandé - et je suis désolé d'apprendre que cela n'a pas été corrigé - que cela soit simplement "un axe fort de la politique étrangère" mais pas le seul axe. Cela m'avait été accordé en commission. Je tenais à le souligner: ce n'est pas un amendement et je n'ai pas amendé le texte des développements. J'ai souligné un défaut de traduction entre le texte original et le texte en français.


Stéphane Crusnière PS | SP

Malheureusement, le texte présenté aujourd'hui correspond toujours à ces termes, "le fer de lance"!


Peter Luykx CD&V

Mijnheer de voorzitter, collega’s, ik herinner mij het debat goed. Het gaat hier om een taalkundige verfijning. Onze Franstalige collega’s kunnen het verschil, maar ook de gelijkenissen tussen de Nederlandse en de Franse taal opzoeken. Het gaat om “het speerpunt” versus “een speerpunt”. Zoals de heer Miller zegt, heb ook ik uit de bespreking in de commissie begrepen dat goedgekeurd werd dat het over “een speerpunt” gaat. Dus, niet het enige speerpunt van het buitenlands beleid maar wel “een speerpunt”.


Stéphane Crusnière PS | SP

Monsieur le président, nous sommes tous d'accord. Ce doit effectivement être un des fers de lance mais pas "le" fer de lance. Je suggère, dès lors, si c'est encore possible, qu'on modifie le texte en ce sens. Dans les travaux parlementaires, il restera, de toute façon, une trace de cette version-ci.

L'une des priorités de notre diplomatie se doit absolument d'être la sacro-sainte liberté d'expression qui n'est, je l'ai dit, pas reprise dans ce texte, comme elle ne figurait pas non plus d'ailleurs dans le texte d'origine du MR avant les amendements du PS sous la précédente législature. Je rappelle qu'à l'époque, ils avaient été adoptés.

Une liberté d'expression qui pourtant, de facto, condamne le plus fermement toute initiative visant à incriminer la liberté d'expression, notamment concernant les questions religieuses, comme les lois relatives au blasphème. Une liberté d'expression qui, de facto, garantit la liberté de croire ou de ne pas croire.

C'est d'ailleurs en ce sens que nous avons toujours préféré parler de liberté d'expression et de religion ainsi que de lutte contre toutes les formes de discrimination, plutôt que de mettre en exergue tel ou tel groupe de la population ou de l'opposer à tel autre groupe, tel un clash de civilisation.

L'avenir des pays de la région que vise ce texte se trouve dans le post-communautaire où une véritable société pourra politiquement et socialement émerger et s'organiser au-delà de l'appartenance à tel ou tel groupe. Face à la situation dramatique qui prévaut dans cette région du monde et qui illustre l'impuissance de la communauté internationale et face aux milliers de morts rien qu'en Syrie, chaque mort d'un civil est une mort de trop.

Il faut privilégier une approche politique non religieuse des conflits car, nous le savons, la religion n'est bien souvent qu'un prétexte pour asseoir ou justifier des décisions bien politiques. Cependant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit! Il s'agit bien de reconnaître qu'il est inacceptable que les communautés chrétiennes des pays visés par le texte soient intimidées, chassées ou tuées. La destruction ethnique que mène Daesh ou d'autres groupes terroristes doit être combattue et condamnée évidemment.

La justice internationale devra pouvoir mener son travail en la matière. Nous soutenons donc pleinement le texte, comme sous la précédente législature, entre autres la demande 1 de ce texte qui nous est soumis.

J'aimerais également dénoncer, malgré tout, le cynisme de la N-VA qui figurait dans le texte de base et qui prenait en exemple la politique menée par le secrétaire d'État, Theo Francken, en matière d'asile, comme si la majorité savait déjà qu'il allait, pour la énième fois, faire, cette semaine, de nouvelles déclarations insultantes et scandaleuses à l'égard des migrants en détresse en Méditerranée et pour l'excellent travail de nos militaires et des ONG, en demandant la fin de la participation belge à la mission Sophia. Elle a elle-même modifié ce point pour supprimer cette référence.

Je conclurai en disant que la protection des minorités religieuses est une problématique qui mérite toute l'attention de notre assemblée et de l'action 3D de la Belgique, mais cette dernière doit être comprise dans le concept le plus large de défense des droits humains et de la liberté d'expression. Et surtout, cette question ne peut en aucun cas se limiter à du déclaratoire, chers collègues de la majorité.

Il revient à la Belgique et plus largement à l'Union européenne de joindre les actes à la parole et de mener une politique d'asile conforme aux droits humains et aux droits humanitaires.


Peter Luykx CD&V

Mijnheer de voorzitter, de heer Crusnière had iets te snel zijn plaats verlaten terwijl ik nog kort het woord vroeg voor een reactie.

Mijnheer Crusnière, ik wil u namens mijn fractie danken voor uw steun aan deze resolutie. Wij hebben daarover goede debatten gevoerd.

Ik moet echter toch even ingaan op het feit dat u de heer Theo Francken en de N-VA cynisme verwijt. Als er in dit dossier sprake is van rechtlijnigheid, dan is het toch wel de rechtlijnigheid van staatssecretaris Theo Francken. Als lid van de oppositie heeft hij in de commissie deze standpunten te vuur en te zwaard verdedigd. Vandaag voert hij ze uit in zijn beleid. U kunt ons dus absoluut geen cynisme verwijten.

U haalt in de marge een debat aan dat nog moet worden gevoerd – dat volgens mij helemaal losstaat van dit debat – over de rol van de Louise-Marie en de discussies die daarover worden gevoerd. Het gaat hier over een groep mensen die onder zeer bijzondere, precaire omstandigheden werden geëvacueerd. Deze resolutie steunt de tussenkomst van de regering op dat vlak. Deze tussenkomst was nodig, zo niet, mijnheer Crusnière, waren die mensen er vandaag niet meer.

Het ene met het andere vermengen, dat vind ik jammer. Ondanks het goede debat zou ik beide zaken gescheiden willen houden. De resolutie krijgt uw en onze steun. Laten wij in dit verhaal bondgenoten zijn, laten wij dit verhaal versterken, maar laten wij vooral niet vervallen in een politiek discours. Ik weet dat politiek meer is dan dit alleen. Laten wij alstublieft beide zaken gescheiden houden.


Wouter De Vriendt Groen

Mijnheer de voorzitter, ik heb een vraag voor de heer Luykx.

Mijnheer Luykx, de dimensie die u aanraakt, de vluchtelingendimensie, is namelijk niet onbelangrijk, ook niet in uw tekst. U verwijst in uw verzoek 16 aan de regering naar de hervestiging. De hervestiging van oorlogsvluchtelingen is, zoals wij allen weten, een belangrijk instrument en een legale route om bescherming te bieden aan bijvoorbeeld mensen die in oorlogsgebied leven en daar bedreigd worden.

Ik wil u een vraag stellen en ons stemgedrag zal afhangen van uw antwoord erop. Uw verzoek 16 strekt ertoe dat het Parlement aan de regering vraagt om aan de hervestiging van de meest kwetsbare religieuze minderheden onder directe dreiging van vervolging en uitroeiing blijvend prioriteit te geven en ook samen te werken met hun landen van oorsprong over een duurzame hervestiging. Als wij uw resolutie goedkeuren, betekent dit dan dat wij aan de regering vragen om prioriteit te geven aan de hervestiging van religieuze minderheden, boven de hervestiging van vluchtelingen die niet tot een religieuze minderheid behoren? Uw antwoord is belangrijk omdat volgens ons kwetsbaarheid bijna het enige criterium moet zijn in de beslissing om mensen al dan niet te laten overbrengen. Wij hebben immers vragen bij het selecteren van mensen op basis van hun religie.


President Siegfried Bracke

Ook mevrouw De Coninck vraagt het woord.


Monica De Coninck Vooruit

Mijnheer de voorzitter, ik vind dat de heer Luykx merkwaardige uitspraken doet.

Mijnheer Luykx, u roept op om hier geen politieke spelletjes te spelen. Wij zitten wel in het Parlement om politieke discussies te voeren. Voor alle duidelijkheid, wij zijn niet begonnen met het spelen van politieke spelletjes.

Naar aanleiding van uw verklaringen wil ik u het volgende voorleggen. Ik weet niet of u het beseft, maar in de commissie pleitten verschillende partijen al heel lang ook voor humanitaire visa. Deze humanitaire visa moeten gecombineerd worden met een aantal criteria. In het verlengde van wat collega De Vriendt zonet gevraagd heeft, wil ik u voorleggen dat u blijkbaar een onderscheid maakt tussen religieuze minderheden en andere minderheden, bijvoorbeeld politieke minderheden, die vervolgd worden of kwetsbaar zijn of ten aanzien van wie de mensenrechten niet worden gerespecteerd.

Ik wil deze resolutie niet tegenhouden, maar aangezien u nogal pleit voor rechtlijnigheid, duidelijkheid en logica vind ik dat u moet doordenken en dat u zich niet alleen moet toespitsen op religieuze minderheden, wat u ook met “religieus” bedoelt, want zelfs daar heb ik vragen bij, maar ik zal beleefd blijven.


Peter Luykx CD&V

Collega’s, elk mensenleven is evenveel waard. Daarover gaat het niet. Wij proberen met deze resolutie geen universele, wereldwijde oplossing te bieden voor de volledige migratie. Voor zij die de commissiedebatten hebben bijgewoond, zal dat wel duidelijk zijn. Wij kaarten inderdaad een specifiek probleem voor die regio aan. Volgens de medeondertekenaars van de oppositie en de meerderheid is dat probleem belangrijk genoeg om deze resolutie in het leven te roepen.

Een soortgelijke resolutie, die in het Vlaams Parlement tot stand is gekomen, werd gesteund door alle Vlaamse partijen. U gooit nu veel te veel op één hoop; dat bedoelde ik als ik zei dat men politieke spelletjes moet vermijden. Het probleem en de doelstellingen worden in deze resolutie zeer helder omschreven. Ik ga ervan uit dat u deze erkent en steunt, zoals uit de woorden van uw collega’s gebleken is.


Wouter De Vriendt Groen

Onze fractie kon er niet bij zijn tijdens de bespreking in de commissie, want het was een heel drukke commissieweek, maar ik heb wel het verslag van de verschillende uiteenzettingen en de ingediende amendementen gelezen.

Het is een resolutie die wij eigenlijk wel willen steunen, omdat bescherming bieden aan religieuze minderheden belangrijk is. Ik val echter een beetje over het woord “prioritair”. Voor ons is de bescherming van religieuze minderheden niet prioritair, niet belangrijker dan, of – zo u wil – niet superieur aan de bescherming van bijvoorbeeld politieke vluchtelingen of oorlogsvluchtelingen.

Ik heb het nog altijd over verzoek 16 aan de regering. Mocht de tekst, in plaats van “prioriteit geven aan”, vermelden dat het “belangrijk” of “essentieel” is, of dat het “een speerpunt” is – niet “het speerpunt”, zoals in een ander discussiepunt over de tekst – dan zouden wij daarin kunnen meegaan.

Ik stelde u daarnet een vraag met betrekking tot het woord “prioritair”. Betekent dit dat de hervestiging van religieuze minderheden prioritair, dus belangrijker, is dan de hervestiging van bijvoorbeeld politieke vluchtelingen of oorlogsvluchtelingen, kortom, van wie niet behoort tot een religieuze minderheid?


Peter Luykx CD&V

Mijnheer De Vriendt, ik heb altijd waardering voor u, omdat het voordeel van een goed debat, een goede verheldering van de standpunten, meestal leidt tot een gezamenlijk standpunt.

Zonder te willen verzanden in al te semantische discussies, maar de uitdrukking “prioriteit geven” brengt inderdaad geen hiërarchische volgorde met zich mee tussen wie wel en wie niet, wie wat meer en wie wat minder. “Prioritair” betekent volgens mij dat het een probleem is dat aandacht verdient en, zoals veel speerpunten — de tekst is daar wel aangepast, dus naar de geest zitten wij volledig op één spoor — is dit één van de vele mogelijke speerpunten in het buitenlands beleid, maar eentje dat wij er graag bij zouden zien. Ik zie hier dus geen hiërarchie, geen ondergeschiktheid, geen dominantie. Dit is een belangrijk punt dat wij met deze resolutie willen onderstrepen.


Richard Miller MR

Monsieur le président, je vais également commencer en disant un mot sur le débat qui vient de s'ouvrir. Pour notre groupe, les questions qui ont été soulevées ont leur importance. C'est la raison pour laquelle je me suis permis d'interrompre notre excellent collègue, M. Crusnière, lorsqu'il était à la tribune. Je voulais rappeler que d'emblée, nous avions estimé qu'il y avait une erreur de traduction dans le texte français par rapport au texte original néerlandais. Il ne s'agit donc pas de parler du fer de lance de la politique Affaires étrangères mais d'un fer de lance, d'une priorité.

Un jour, un membre de cette Assemblée a ironisé sur le fait que j'étais philosophe, mais parfois cela s'avère bien utile. Pour répondre à la question de M. De Vriendt sur la signification du terme prioritaire, je peux dire que ce qui est désigné par ce texte est ce qu'on appelle en philosophie une priorité en soi. Ce n'est pas une priorité par rapport à d'autres politiques importantes. C'est un élément fondamental en soi auquel nous essayons de répondre.

Il est vrai qu'à travers ce texte, nous avons ciblé la problématique de la situation terrible que vivent des personnes qui, ensemble, constituent une communauté minoritaire sur un territoire défini. Nous avons estimé qu'il était nécessaire de marquer le coup et de faire voter un texte allant dans le sens d'un appui à apporter à ces minorités religieuses et philosophiques, comme c'est indiqué dans le texte.

À la fin de la législature précédente, une résolution portée par notre chef de groupe Denis Ducarme avait été débattue et adoptée juste avant la dissolution des chambres. Trois ans plus tard, nous devons malheureusement constater que le sort des minorités religieuses dans cette région n'a pas évolué favorablement et nous avons voulu, avec la proposition de résolution déposée par notre collègue Peter Luykx insister sur ce sujet auquel je sais que notre ministre des Affaires étrangères est également attentif.

Chers collègues, alors que Daesh est en train de vivre ses dernières semaines, nous voulons, par cette résolution, envoyer un message clair à l'actuel gouvernement irakien et aux futures autorités syriennes. Dans les territoires libérés de l'emprise de Daesh, les chrétiens, les personnes d'autres convictions, bref les minorités religieuses, doivent pouvoir revenir chez elles en toute sécurité et reconstruire leurs bâtiments religieux, leurs églises.

Plus directement, nous souhaitons le respect de l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. J'aime bien relire cet article, parce qu'il introduit une notion importante quant à l'exercice public de la religion: "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites."

Ce principe de la liberté des cultes, de la liberté de croire ou de ne pas croire, est fondamental pour chaque être humain, (hommes et femmes) - cela vaut la peine de le souligner dans ce contexte - et il est extrêmement important aux yeux de notre formation politique. Nous savons que la Belgique y est attachée.

Si le Mouvement réformateur est attaché à ce principe pour chaque citoyen belge, nous y sommes aussi attachés pour tous les autres citoyens de la planète. Or, nous constatons - et nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat - que les principes fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques sont pour le moment en danger dans une grande partie du Proche et du Moyen-Orient. Les chrétiens d'Orient sont les premiers à s'être dispersés dans le bassin méditerranéen oriental. Désormais, exception faite d'Israël et du Liban, ils vivent au sein d'États dont la religion dominante est l'islam. Nous devons être attentifs à ce que la sécurité des biens et des personnes soit préservée et à ce que les atteintes contre ceux-ci soient sanctionnées.

Les persécutions ne sont pas seulement des actes de violence physique, mais aussi des pressions, des interdictions, des discriminations liées à leurs convictions. Les coptes d'Égypte réclament l'accès aux hautes fonctions dans l'administration ou l'armée, dans une société qui leur refuse l'égalité de traitement. Les chrétiens d'Irak ont dû fuir l'avancée de Daesh, quittant la plaine de Ninive pour se réfugier dans la région autonome du Kurdistan. Désormais, ils n'ont plus d'espoir de retour dans leurs villes et villages d'origine. La plupart vendent leurs terres et leurs maisons et envisagent un départ soit vers l'Europe, soit vers le Canada ou l'Australie.

La Syrie comptait environ un million de chrétiens au début du conflit, soit 4,6 % de la population. Ils ne seraient plus que la moitié, rassemblés non loin de Homs, une vallée de chrétiens, où ils sont nombreux à s'être réfugiés, fuyant les zones contrôlées par Daesh.

La Palestine n'est pas en reste. La ville de Bethléem avait été chrétienne à 90 % jusque dans les années 1960. Actuellement, le taux de chrétiens s'élève à 30 % à peine. Seuls les chrétiens du Liban ont un pouvoir politique, auquel s'ajoute un poids démographique: 39 à 40 % de la population totale. Mais la fragilité de l'équilibre libanais interdit de penser que le répit que les communautés religieuses du Liban connaissent soit garanti à l'avenir.

Chers collègues, les chrétiens d'Orient vivent dans la peur de ne pouvoir rester sur leurs terres millénaires, cette terre où est née cette grande religion monothéiste qu'est le christianisme. Souvent annoncée, la disparition de communautés entières devient une réalité. Le Moyen-Orient arabe est en train de perdre les atouts du pluralisme et sa diversité humaine, culturelle et spirituelle.

En ce sens, monsieur le président, le message que le président du Parlement marocain nous a récemment délivré à votre invitation, à propos de la relance de l'espace euro-méditerranéen, est un message intéressant que nous devons absolument entendre.

Comme partout dans le monde, nous devons y défendre la liberté de religion et de conviction, la protection du libre exercice des cultes, par cohérence avec l'engagement qui est le nôtre en faveur des droits de l'homme. Le MR votera ce texte avec enthousiasme.


Vincent Van Peteghem CD&V

Mijnheer de voorzitter, mijnheer de minister, collega’s, het recht op godsdienst- of overtuigingsvrijheid is een universeel mensenrecht, maar we merken vandaag dat sommige geloofsgemeenschappen en religieuze minderheden het slachtoffer zijn van de schending van de mensenrechten.

Sinds de Irakoorlog in 2003 werden in het Midden-Oosten en Noord-Afrika de religieuze minderheden hiervan het slachtoffer. Met de Arabische Lente werd dit nog versneld. Sinds de komst van IS in 2014 wordt een ware godsdienstoorlog uitgevochten tegen religieuze en levensbeschouwelijke minderheden.

Waar er in Irak in 2003 nog 1,4 miljoen christenen waren, zijn het er vandaag nog maar 275 000, een groot verlies aan mensenlevens, een groot verlies ook aan cultureel erfgoed dat de toekomst van de religieuze minderheden in de regio hypothekeert, ondanks de diepe wortels die ze hebben.

Dit Parlement heeft reeds tijdens de vorige legislatuur een resolutie over deze thematiek aangenomen. De aanhoudende verslechterde situatie van religieuze minderheden in het Midden-Oosten en Noord-Afrika, vooral sinds de opkomst van de extreem jihadistische groepen, noopt ons echter om dit probleem opnieuw aan te kaarten en verdere stappen te vragen en te ondernemen.

Daarom zal onze fractie deze resolutie ten volle ondersteunen en goedkeuren.


Fatma Pehlivan Vooruit

Mijnheer de voorzitter, collega’s, de vervolging van religieuze en levensbeschouwelijke minderheden in het Midden-Oosten heeft een lange geschiedenis. Dit was al zo voor de komst van IS en het zal helaas ook na IS blijven bestaan. Ik vrees dat dit de realiteit is.

Hoewel de vele minderheden net de rijke geschiedenis van dit deel van de wereld mee vorm hebben gegeven, is de spanning hierover de laatste decennia sterk toegenomen.

Daarom is het net belangrijk dat de rest van de wereld en dus ook België een standpunt inneemt ter verdediging van de rechten van alle religieuze en levensbeschouwelijke minderheden in de wereld. De verdediging van de rechten van religieuze en levensbeschouwelijke minderheden dient een speerpunt te zijn van de Belgische internationale politiek, zoals deze resolutie vooropstelt.

Aandringen bij VN-agentschappen om aangepaste programma’s te ontwikkelen ter promotie van tolerantie en rehabilitatie van slachtoffers is noodzakelijk voor de vrede in het Midden-Oosten. Gerechtigheid voor de slachtoffers en vervolging van IS zijn eveneens een voorwaarde voor een duurzame vrede. Zonder gerechtigheid is het onmogelijk dat slachtoffers van vervolging weer kunnen samenleven met andere gemeenschappen. België moet daarom, zoals in de resolutie staat, aandringen bij politici in die landen, ongeacht hun achtergrond, om werk te maken van de voorwaarden voor een vredevolle samenleving, met een versterking van de rechtsstaat.

Collega’s, de voorliggende resolutie erkent de vele complexe uitdagingen omtrent deze materie en stelt ook een aantal consequente, realistische stappen voor die wij vanuit België kunnen zetten. Wij hebben de resolutie goedgekeurd in de commissie, maar naar aanleiding van de discussie tussen de collega’s zullen wij ook een amendement indienen. Ik hoop dat de meerderheid ons amendement kan steunen, zodat wij de resolutie ook in de plenaire vergadering unaniem kunnen goedkeuren. Ons amendement is erop gericht het woord “prioriteit” te verduidelijken, zodat het ook overeenkomt met de verklaringen van een aantal collega’s, in het verlengde van de discussie die wij hierover hebben gevoerd.


Georges Dallemagne LE

Monsieur le président, j'aimerais, d'abord, féliciter les auteurs principaux de cette résolution dont M. Luykx.

Á la question de savoir s'il s'agit d'une priorité ou non, la réponse est oui. C'est une priorité, c'est un sujet de préoccupation majeure. Nous constatons l'évolution d'un monde de plus en plus intolérant dans lequel certains groupes, en l'occurrence l'État islamique (EI) et d'autres groupes islamistes, considèrent comme insupportable et intolérable de vivre avec d'autres groupes qui auraient des convictions religieuses différentes et considèrent que celles-ci sont inacceptables voire sataniques (ce qui est le cas des Yézidis considérés par l'EI comme adorateurs de Satan). Il s'agit d'une toute grande priorité des relations internationales.

Je souhaiterais faire quelques observations. Tout d'abord, il ne s'agit pas seulement de l'actualisation d'une résolution de 2014, notamment déposée par le collègue Ducarme, mais laquelle était déjà l'actualisation d'une résolution que j'avais déposée en 2009, adoptée en séance plénière en janvier 2010, redéposée telle quelle en 2014 et qui comportait un tel plagiat de ma résolution que M. Ducarme l'avait, dans un premier temps, retirée pour l'adapter quelque peu.

Je n'en parle pas dans le but de rouvrir le débat sur l'origine et l'auteur initial de ces résolutions et préoccupations mais simplement pour démontrer que, depuis 2010 et en dépit des résolutions adoptées chaque fois à l'unanimité, la situation des chrétiens d'Orient et d'autres minorités s'est considérablement aggravée. Là où, en 2010, il se comptait encore un demi-million de chrétiens en Irak, il s'en compte probablement aujourd'hui entre cent et cent cinquante mille. Ils ne souffraient d'aucun problème en Syrie; ils sont aujourd'hui en voie de disparition. La question des Yézidis ne se posait même pas à cette époque-là! On ne connaissait pas les situations en Birmanie avec les Rohingyas, ni celles en Indonésie, aux Philippines ou dans d'autres pays où ces problèmes sont devenus cruciaux aujourd'hui et qui engendrent des pertes humaines, chaque année, en raison de leurs convictions philosophiques ou religieuses.

Chers collègues, c'est très bien d'adopter des propositions de résolution à l'unanimité et de les remettre à l'ordre du jour tous les trois ou quatre ans.

Pour ce qui me concerne, je souhaiterais que cela dépasse le geste de pure forme. En effet, j'ai parfois l'impression qu'il s'agit surtout de flatter notre électorat. En tout cas, aujourd'hui, l'efficacité est totalement absente, nulle. Et il est temps de se rendre compte à quel point ce problème est crucial et urgent, que, dans une série de cas, la situation est déjà irréversible et que, dans d'autres, on peut à peine espérer qu'on pourra protéger certaines populations. Je constate, par exemple, que les prochaines populations qui risquent d'être gravement en danger sont probablement les Coptes d'Egypte qui font déjà l'objet de harcèlements très importants.

Chers collègues, je souhaiterais qu'on puisse avoir un rapport du gouvernement sur les initiatives qui sont prises, sur la situation, sur les populations qui sont en danger pays par pays, conviction par conviction ainsi que sur les initiatives prises par la Belgique, par l'Europe et la communauté internationale pour, enfin, endiguer la menace qui pèse sur ces populations. Cette demande ne figure pas dans le texte de la proposition de résolution. Ma présence ayant été requise dans d'autres commissions, je n'ai malheureusement pas pu participer à ces travaux.

Selon moi, il est urgent qu'on cherche, enfin, au-delà des mots, au-delà des résolutions, à être efficace sur le sujet et qu'on fasse en sorte que la grave menace qui pèse sur la communauté internationale soit levée. En effet, ne soyons pas dupes! Lorsque le Moyen-Orient sera totalement homogène sur le plan religieux, d'autres régions du monde suivront. Par ailleurs, l'Europe est également menacée par l'intolérance religieuse, par les tensions, les malentendus, les incompréhensions qui pourraient tout à fait dégénérer dans un sens qu'on connaît dans d'autres régions du monde.

Il s'agit d'un problème prioritaire qui mériterait bien plus qu'une résolution. Il mériterait que nous ayons la possibilité de vérifier si nos actions sont efficaces ou s'il ne s'agit que de mots sans aucune conséquence pour les populations qu'elles sont censées protéger.


Peter Luykx CD&V

Mijnheer Dallemagne, dank u voor uw steun aan de resolutie en uw tussenkomst. Ik weet dat u op dit terrein ook bijzonder beslagen bent. Ik deel uw mening dat een resolutie natuurlijk een stap is, een vraag of een verzoek en dat we er als Parlement ook op moeten staan dat die een vervolg krijgt. Er moeten acties gekoppeld worden aan die vraag aan de regering, aan de resolutie. Ik pleit dus samen met u voor een soort van voortgangsrapport, een soort van opvolging die formeel wordt gevraagd in de commissie. U krijgt daarvoor de steun van onze fractie.


Georges Dallemagne LE

Monsieur Luykx, merci pour votre intervention. Si nous avons le soutien de votre groupe, j'espère que nous aurons celui d'autres groupes pour faire le point sur ces questions à travers un rapport d'évaluation annuel. Cela permettrait de vérifier l'évolution - dégradation ou amélioration -, de la condition des personnes harcelées en raison de leurs convictions religieuses ou philosophiques. Cela permettrait aussi de faire le point sur les initiatives politiques qui ont été prises pour essayer d'améliorer leur sort.

Je ne vais pas être beaucoup plus long. La dernière fois que nous avons adopté une résolution similaire, c'était en avril 2014, si j'ai bon souvenir. C'était quelques semaines avant la mise en place du califat d'al-Baghdadi en juin 2014. On voit à quel point la situation s'est dégradée entre-temps, notamment dans cette partie du monde.

Il a été question tout à l'heure du point 16 de la résolution. Je n'ai pas de problème de fond avec ce point 16. Mais je voudrais quand même rajouter un point qui me paraît important, et qui manque dans notre résolution. Ce que demandent ces populations, c'est avant tout de pouvoir vivre dans les régions et les pays où elles ont toujours vécu. J'ai pu le voir et le constater à plusieurs reprises en Syrie et en Irak.

Ce que demandent ces populations, c'est avant tout de la protection sur place, que des dispositifs locaux, nationaux et internationaux de protection soient mis en place pour qu'elles puissent continuer à vivre là-bas. J'entends que ces populations ne vont plus revenir chez elles. Ce n'est pas vrai. Beaucoup d'entre elles sont déjà en train de rentrer chez elles et doivent être accompagnées. Certaines de ces populations, par exemple, rentrent à Qaraqosh, dans une grande ville syriaque chrétienne du nord de l'Irak.

Ces populations rentrent dans des villes qui sont dévastées. Elles nous demandent de l'assistance pour reconstruire et de la protection pour pouvoir y vivre. Je pense que c'est cela que nous devons essayer d'apporter. Je suis inquiet de voir qu'il n'existe aujourd'hui aucun scénario sérieux et crédible pour protéger ces populations à long terme dans les pays où elles vivent.

Il me paraît essentiel, pour l'avenir de ces populations, que nous puissions, de concert avec les populations locales, avec les gouvernements nationaux, irakien notamment, et avec le conseil de sécurité des Nations unies, mettre en place des dispositifs pour que ces populations soient mieux protégées grâce à des mécanismes de protection sur place. Il me paraît très important que nous ayons également cela à l'esprit.

Moyennant toutes ces remarques, notre groupe soutiendra bien évidemment la résolution à l'examen. Je vous remercie.


Véronique Caprasse DéFI

Monsieur le président, chers collègues, depuis l’instauration du califat État islamique par l’organisation terroriste Daech en 2014, les minorités religieuses et philosophiques d’Irak et de Syrie et plus récemment d’Égypte et de Libye, vivent un véritable cauchemar. Amnesty International parle d’un nettoyage ethnique dans cette région.

Dans sa résolution du 4 février 2016, le Parlement européen a reconnu comme génocide le massacre systématique et les persécutions des minorités religieuses par Daech. Des familles sont torturées et assassinées si elles refusent de prêter allégeance au groupe terroriste. Les femmes et les enfants sont capturés pour en faire des esclaves sexuels. L’État islamique s’en vante d’ailleurs ouvertement en précisant qu’une fois ces femmes réduites en esclaves, elles sont vendues aux soldats de l’organisation. Des jeunes filles sont ainsi mariées de force à des combattants.

Les minorités de la région sont persécutées pour leur religion, ce qui constitue un crime contre l’humanité au regard des statuts de la Cour pénale internationale. Certaines familles parviennent à échapper à ces persécutions et à se soustraire aux griffes de l’État islamique et à chercher refuge dans les pays voisins comme le Liban et la Jordanie ou en Europe, avec toutes les difficultés que nous connaissons. Au Liban, les réfugiés sont près de 1,5 million dans un pays de seulement 6 millions d’habitants, ce qui augmente sensiblement les tensions entre les différentes communautés sur place.

En Europe, les naufrages en Méditerranée sont légion et ont encore augmenté depuis la fermeture de la route des Balkans. Cet exode nécessite que notre gouvernement prenne ses responsabilités, ce qui n’a pas toujours été le cas, comme je regrette de devoir vous le rappeler aujourd’hui.

Si le texte souligne les actions entreprises par le gouvernement en faveur des minorités religieuses de la région, je ne peux oublier le refus de ce même gouvernement d’exécuter une décision de justice lui enjoignant d’accueillir une famille syrienne d’Alep. Je ne peux également cautionner le cafouillage de ce week-end autour de la frégate Louise-Marie en Méditerranée et de sa mission de sauvetage.

Cet exode menace des vies humaines et également l’héritage culturel de cette région, berceau de la civilisation.

De même, les biens mobiliers et immobiliers des personnes qui ont pu fuir sont directement confisqués par l’État islamique, parfois pour être revendus, ce qui hypothèque leurs chances de revenir au pays, une fois la guerre terminée.

La situation que nous connaissons aujourd’hui n’est pas sans rappeler l’horreur des trois génocides reconnus du XXᵉ siècle, dont l’un d'eux se déroula aux portes du Moyen-Orient: le génocide arménien.

Ce rappel est d'importance car, lors de ce génocide, des chrétiens d'Orient étaient également déjà persécutés – des Arméniens, mais aussi des Araméens et des Grecs pontiques. Ce génocide visait chacun des groupes distincts de victimes, mais dans le cadre d'une seule et même démarche globale planifiée et exécutée par un des gouvernements ottomans, dans une même volonté de parvenir à une unification ethnique de l'empire ottoman, en éradiquant les populations chrétiennes qui y habitaient.

L'accord de gouvernement prévoit une attention particulière pour les personnes opprimées en raison de leur religion. Il était donc temps que le gouvernement prenne l'engagement de condamner sans réserve et avec la plus grande fermeté le meurtre des chrétiens et d'autres minorités religieuses en Afrique du Nord, au Proche et au Moyen-Orient, ainsi que toute forme de discrimination et d'intolérance. Dans ses contacts bilatéraux avec les autorités de ces pays, le gouvernement doit également et sans cesse attirer l'attention sur la situation précaire des minorités religieuses et philosophiques ainsi que sur la nécessité de les protéger.

Certes, la libération de Mossoul marque un tournant dans les persécutions en cours et constitue une petite lueur d'espoir. Certes, l'État islamique perd du terrain. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que Daech contrôle encore des secteurs en Irak, dans l'est et dans le centre de la Syrie. Il a donc encore largement de quoi se battre. La libération de Mossoul pourrait même susciter une réaction chez les djihadistes; de quoi nous appeler à la plus grande vigilance face aux violences en cours dans la région, particulièrement à l'égard des minorités.

À cet égard, je suis très satisfaite de l'évolution qu'a connu le texte en commission. Initialement, il visait à demander au gouvernement de condamner le massacre des chrétiens en Égypte, en Syrie, en Libye et en Irak, en excluant donc les autres minorités religieuses également victimes de persécutions. Le texte qui nous est soumis aujourd'hui vise l'ensemble des minorités religieuses et philosophiques d'Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient et plus uniquement des chrétiens. Il était primordial de condamner toutes les violences à l'encontre de toutes les victimes civiles, quelles que soient leurs convictions. Cette exigence découle de l'attachement de mon groupe à la laïcité, qui implique notre devoir de protéger toutes les convictions philosophiques et de les mettre, ainsi, sur un pied d'égalité.

Pour ces raisons, il est évident que notre groupe soutiendra cette proposition de résolution. Et je rejoins les commentaires de M. Dallemagne quand il se demande ce qu'on fait, au bout du compte, des propositions de résolution. Il est important d'en prendre conscience et d'y travailler plus intensément, pas uniquement en Belgique, mais avec tous nos voisins européens.